Un radiologue condamné sévèrement pour une escroquerie "massive" à la Sécu
Le tribunal de Valenciennes (Nord) a sévèrement condamné mardi un radiologue belgo-syrien pour une "escroquerie massive" à la Sécurité sociale, le préjudice se montant à 2,7 millions d'euros. Farid Alsaïd, âgé de 58 ans, devra également verser près de 2,7 millions d'euros de dommages et intérêts à plusieurs Caisses primaires et à la Caisse nationale de l'assurance maladie.
Le juge a suivi les recommandations du parquet qui avait demandé trois ans de prison ferme lors du procès, le 9 avril.
Interdit définitivement d'exercer sa profession
Le tribunal a également demandé un mandat d'arrêt contre le médecin, qui n'a pas assisté au délibéré de la sentence, et lui a interdit définitivement d'exercer sa profession. Le radiologue pratiquait dans les cinq cabinets de Hautmont, Fourmies, Wattignies et Anzin (Nord) et de Hirson (Aisne).
Cette condamnation du tribunal de Valenciennes est d'une gravité rare. Le Dr Alsaïd a été reconnu coupable "d'escroquerie massive à l'assurance maladie ", ainsi que de "tout un ensemble de pratiques frauduleuses ". Le tribunal a aussi reconnu le "recours à la téléradiologie au rabais avec un personnel sans qualification ", le "délaissement de la sécurité " et la "multiplication dans fondement médical d'actes de radiologie ", pour des faits s'étalant de 2006 à 2007.
7.500 patientes rappelées en 2008
L'affaire avait éclaté en 2007, lorsque l'Autorité de sûreté nucléaire avait constaté des écarts aux règles relatives à la radioprotection. En 2008, le préfet de l'Aisne puis l'ordre des médecins de Picardie avaient interdit à Farid Alsaïd d'exercer la médecine pendant un an, suite au signalement de dyfonctionnements par ses employés. La ministre de la Santé d'alors, Roselyne Bachelot, avait dénoncé une affaire "crapuleuse ", et 7.500 clientes de ses cabinets avaient été rappelées suite à des suspicions de contamination .
Farid Alsaïd s'était rendu à la police française en juin 2009, après avoir fui en Syrie début 2008 lors de l'ouverture de l'enquête policière. Il avait été laissé libre mais sous contrôle judiciaire. Le médecin avait dans un premier temps été poursuivi pour mise en danger de la vie d'autrui et blessures involontaires, mais ces poursuites ont été abandonnées.
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