Un petit-fils d'une "femme Distilbène" obtient réparation
Louis et Camille sont nés grands prématurés en 1990 et 1995. Les deux enfants ont grandi avec de lourds handicaps par la suite. Leurs grands-mères avaient pris du Distilbène pendant leurs grossesses. En 2009, la justice avait reconnu la responsabilité du laboratoire et exigé qu'il indemnise les deux familles. UCB Phrama a fait appel, et la Cour de Versailles a donc aujourd'hui confirmé en partie le premier jugement. En partie seulement car concernant Camille, elle attend les conclusions d'une expertise ordonnée dans une autre procédure.
La Cour confirme en revanche le lien entre le handicap de Louis et la prise de Distilbène par sa grand-mère. Elle exige le versement d'1,7 million d'euros de dommages et intérêts au jeune homme et sa famille. "La cour a considéré que l'exposition au Distilbène de la mère est responsable de l'accouchement très prématuré qui lui-même explique de façon directe le handicap majeur dont souffre Louis", a déclaré devant la presse son avocat Me Verdier.
Le Distilbène, nom commercial de cette hormone de synthèse prescrite en France entre 1950 et 1977 aux femmes enceintes était sensée prévenir les fausses couches, les risques de prématurité et traiter les hémorragies de la grossesse. Sa nocivité a été établie chez les enfants exposés in utero, en particulier chez les filles. En 1977, le fabricant du Distilbène, UCB Pharma, a décidé de rendre publique sa contre-indication aux femmes enceintes en France.
Caroline Caldier, avec agences
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