Un nom pour le Contrôleur général des prisons
M. Delarue, 63 ans, a été désigné par décret pour un mandat de six ans renouvelable à la tête de cette autorité censée mettre la France en conformité avec un protocole des Nations unies contre la torture. Le nom de cet énarque, conseiller dans plusieurs ministères sous la gauche dans les années 1980, avait été proposé par le gouvernement, puis approuvé fin mai-début juin par les commissions des lois de l'Assemblée nationale et du Sénat.
Créé par une loi du 30 octobre 2007, avec un budget de 2,5 millions d'euros, le "Contrôleur général des lieux de privation de liberté" devra exercer sa mission sur près de 5.800 lieux d'enfermement: prisons, locaux de garde à vue, dépôts des tribunaux, centres de rétention, zones d'attente des aéroports, cellules de retenue des douanes et hôpitaux psychiatriques. Une mission "redoutable", a confié M. Delarue. "Non seulement les lieux sont nombreux mais ils n'avouent pas facilement leurs secrets", a-t-il souligné, insistant sur sa volonté de rompre avec un certaine "tradition d'opacité" de l'Administration pénitentiaire.
M. Delarue présidait auparavant la commission nationale de suivi de la détention provisoire, qui remet un rapport annuel sur l'incarcération des personnes en attente de jugement, un des facteurs de la surpopulation carcérale sans cesse croissante. Il a estimé que sa nouvelle fonction consisterait "à dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux (des personnes enfermées), à les prévenir, à en rechercher les causes et à proposer les solutions", se définissant comme "un aiguillon pour faire évoluer le système".
Dès les premières fuites sur sa nomination, fin mai, les compétences de M. Delarue ont été saluées, y compris par des voix habituellement très critiques. L'Observatoire international des prisons (OIP) a souligné "la qualité et l'autorité" des travaux du haut fonctionnaire, ancien délégué interministériel à la Ville (1991-94). "On redoutait une nomination partisane et médiatique, on est rassuré. Le choix du gouvernement est très judicieux de par vos expériences très diversifiées et votre autorité morale", a déclaré le député André Vallini, spécialiste des questions de justice au PS.
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