Un faux Gainsbourg jugé à Epinal pour avoir poignardé un faux Johnny
L'imitateur de Gainsbourg a planté un couteau dans la gorge de l'imitateur d'Hallyday en juillet 2011. Le verdict est attendu lundi soir.
Ils avaient l'habitude de se croiser dans les concours d'imitateurs et les karaokés, ils s'affrontent aujourd'hui au tribunal. Le procès du faux Serge Gainsbourg qui a poignardé, en juillet 2011, un faux Johnny Halliday, s'est ouvert vendredi 14 juin à Epinal (Vosges).
"Je reconnais le coup de couteau mais je n'avais pas l'intention de tuer",a déclaré à l'ouverture de l'audience l'accusé, Denis Colnot dans le civil, 48 ans et imitateur de Gainsbarre. Il encourt trente ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu lundi soir.
Les faits : un coup de couteau à la gorge
Au moment des faits, le 23 juillet 2011, les deux imitateurs (l'Est Républicain précisait déjà à l'époque que les deux hommes ne sont pas des sosies), se vouent depuis plusieurs années une rancune tenace et s'envoient régulièrement des messages d'insultes.
Lorsque Michel Pacchiana, alias Johnny Riviera sort tondre la pelouse dans la résidence où les deux hommes résident, dans un quartier populaire d'Epinal, "Gainsbourg" l'invective de son balcon. Quelques instants plus tard, il le rejoint, un couteau de cuisine à la main, qu'il plante dans la gorge de son rival, à quelques millimètres de la carotide. Johnny parvient à s'enfuir avant d'être secouru par des voisins et conduit à l'hôpital.
Les protagonistes : deux personnalités "particulières"
"C’est sûr que ces personnalités sont très particulières. D’ailleurs mon client est très attachant", a expliqué, en mars 2012, l'avocate de l'accusé, interrogée par L'Est Républicain. Le profil des deux protagonistes n'a pas manqué de susciter la curiosité des médias. Mais si on oublie le contexte qui entoure l’affaire, il faut bien se dire que quelqu’un a cherché à tuer une personne. Mon client s’en est sorti miraculeusement… " assurait-elle.
Lors de la première matinée du procès, un enquêteur de personnalité a décrit l'accusé comme "une personne en souffrance", marqué par une enfance durant laquelle son père le frappait, puis par une évidente précarité sociale. "L'un noie ses soucis dans l'alcool, tandis que l'autre est légèrement mégalomane", résume Le Figaro, citant des propos tenus par Johnny Riviera aux enquêteurs : "Je suis un winner. L'autre n'est qu'un perdant, un loser."
"La vie de ces deux personnes n'est pas facile. C'est une simple dispute qui a mal tourné, comme dans une famille", a fait valoir, pour sa part, l'avocat de la défense, Gérard Welzer. Heureusement, Michel P. se porte bien. Denis C. n'a jamais eu la volonté de tuer. Il a donné un coup de couteau, un peu comme on donne une claque à son frère", a-t-il affirmé à l'ouverture de l'audience.
Les explications : une rivalité persistante
Lors de ses auditions, le faux Gainsbourg a expliqué qu'il ne supportait plus les humiliations répétées de "Johnny", qui le traitait de "cas social".
Le faux Johnny avait estimé, pour sa part, que son rival ne supportait pas de perdre systématiquement lors des concours d'imitateurs auxquels ils s'adonnaient et que son geste avait été guidé par la jalousie. "Peut-être étaient-ils en concurrence de manière inconsciente ?", avait concédé l'avocate de Denis C., interrogée par L'Est Républicain en mars 2012. Mais une chose est sûre : mon client regrette ses agissements."
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