Un couple végétalien devant les assises pour la mort de leur fille
Pas de viande, pas de poisson, pas d'œufs. Le régime végétalien interdit toute protéine d'origine animale. Un rythme alimentaire suivi depuis plusieurs années par ce couple de Saint-Maulvis, dans la Somme. Un rythme qu'ils ont imposé de fait à leur fille Louise, puisque l'enfant était alimentée uniquement au sein.
Ce régime alimentaire a visiblement entraîné de graves carences chez le bébé, qui ne pesait que 5,7 kg à l'âge de 11 mois, soit 3 kg de moins que la normale. Tombée malade, elle n'aurait pas été soignée correctement. Fin mars 2008, Louise meurt d'une bronchite.
L'enquête a depuis montré que la famille vivait également dans des conditions d’hygiène déplorables. La maison n'était pas chauffée et très mal entretenue.
Les deux parents, âgés de 39 et 44 ans, sont alors placés en détention provisoire et mis en examen pour "privation de soins ou d’aliments ayant entrainé la mort". Libérés sous contrôle judiciaire, ils ont été renvoyés aujourd'hui devant la cour d'assises de la Somme pour "défaut de soins".
Lors du procès, qui n'aura sans doute pas lieu avant la fin de l'année, le couple devrait se défendre de toute maltraitance. "Ils lisaient beaucoup de livres" explique Me Stéphane Daquo, l'avocat de la mère. "Ils privilégiaient les plantes car ils pensaient profondément que c'était bien pur la santé. Ils ont été abusé par un discours bien pensant. Ils sont tout autant victimes."
Le strict végétalisme, dérive sectaire ?
Ont-ils été influencés par un certain courant de pensée ? La Miviludes, l'organisme public de lutte contre les sectes, a récemment alerté la population sur les mouvements qui prônent le jeûne ou le strict végétalisme. "Ces approches portées par la vague écologiste et la mouvance new age ont connu un réel succès ces dernières années et sont responsables de nombreuses victimes" explique la Miviludes.
Le procès devrait également déterminer pourquoi les autorités publiques n'ont pas été alertées par le cas de Louise. Une visite de la Protection maternelle et infantile en novembre 2007 au domicile de la famille n’avait en effet révélé aucune anomalie.
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