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UIMM/Parisot : l'heure de vérité

Pour avoir affirmé que Laurence Parisot était au courant de la caisse noire de la fédération de la métallurgie, l’ancien président de l'UIMM est assigné en diffamation par la patronne du Medef. Le procès se tient cet après-midi...
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/Benoit Tessier)

A l’origine de ce conflit, une affaire qui éclate en septembre 2007. La France découvre que l’une des plus puissantes fédérations patronales détourne des fonds. Quelque 16,5 millions d’euros en liquide manquent dans les caisses de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) qui est alors dirigé par Denis Gautier-Sauvagnac (DGS).

Quelques mois plus tard, en mars 2008, dans un entretien de Laurence Parisot au quotidien Le Monde, la présidente du Medef affirme n'avoir appris l'existence de ce système occulte que "la veille de la publication des faits dans la presse".

Une version des faits qui est contredite le jour même sur France inter par Daniel Dewavrin, le prédécesseur de DGS à la tête de l’IUMM : "Sur ce point précis, à mon avis, elle ne dit pas la vérité. Elle ne dit pas qu'elle savait depuis longtemps que ces choses-là existaient, qu'elle en a tiré profit pour mener sa politique (…) ça lui sert aussi de prétexte pour attaquer l'UIMM avec une très, très grande violence".

Ce sont ces propos qui lui ont valu l'assignation en diffamation de la présidente du Medef.

Mme Parisot était "parfaitement au courant" de ce qui se passait.

Selon M. Dewavrin, DGS lui aurait dit qu'"avant l'été" la présidente du Medef savait tout. Des propos, là encore, confirmés par DGS et Arnaud Leenhardt, les prédécesseurs de Daniel Dewavrin à la tête de l'UIMM.

"Denis Gautier-Sauvagnac nous a dit que Laurence Parisot lui avait demandé si les distributions d'argent se poursuivaient comme avant, quelque chose comme ça. Nous étions tous les trois (Dewavrin, Leenharft, DGS, ndlr) dans les bureaux de l'UIMM, c'était en mai ou juin 2007, en tout cas avant l'été", a ajouté M. Leenhardt.

"De sacrés menteurs", a rétorqué Laurence Parisot contre ceux qu’elle qualifie de membres de la "vieille garde de l'UIMM".

Cependant, Daniel Dewavrin a annoncé qu'il offrirait des éléments de preuve : MM. Gautier-Sauvagnac et Leenhardt ont été cités comme témoins au procès qui débute cet après-midi.

Tous les trois sont par ailleurs mis en examen dans l'enquête sur les retraits suspects. MM. Dewavrin (à la tête du 1% logement), Gautier-Sauvagnac (négociations avec les syndicats) ou encore Michel de Virville (Unedic) étaient responsables de l'UIMM au moments des faits.

Le procès pour diffamation débute à 14H30 devant la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris. La décision devrait être mise en délibéré.

Jamila Zeghoudi avec agences

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