Cet article date de plus d'onze ans.

Le tireur de la fusillade d'Istres mis en examen et écroué

Que sait-on exactement sur le parcours de ce jeune homme ?

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La police étudie la scène de la fusillade dans un quartier pavillonnaire d'Istres dans les Bouches-du-Rhône, le 25 avril 2013. (GERARD JULIEN / AFP)

Il a été mis en examen pour assassinats et écroué, samedi 27 avril. Si l'auteur de la fusillade d'Istres (Bouche-du-Rhône) n'a rien dit pour expliquer son geste durant sa garde-à-vue, le procureur-adjoint d'Aix-en-Provence a précisé son parcours. De son côté, sa mère s'est confiée au Parisien. Voici l'essentiel de ce que l'on sait. 

Un jeune homme "complètement destructuré"...

Selon sa mère, qui a accepté de répondre au Parisien, le jeune homme était "abîmé dans sa tête""Lorsqu'il avait 14 ans, il jouait trop aux jeux vidéos, ses notes avaient chuté et je sentais dans son comportement que quelque chose n'allait plus", raconte-t-elle au journal qui précise que Karl était "ballotté entre ses deux parents", séparés depuis plusieurs années.

"Je n'aurais pas été étonnée qu'il fasse une bêtise, mais ça, jamais", explique cette mère bouleversée qui précise pourtant que son fils "était en train de faire face à ses conflits. Trois jours avant les événements, on avait décidé tous les deux de faire une psychothérapie." 

... accro aux jeux vidéos et aux armes...

Fanatique des armes, le jeune homme était même titulaire d'une licence de tir. Il était depuis un an sous contrôle judiciaire pour port d'armes prohibées et devait pointer tous les 15 jours au commissariat de la ville, ce qu'il faisait "scrupuleusement" jusqu'à la veille du drame. Le 17 avril 2012, il avait été interpellé avec un revolver "bricolé" sous le siège passager de son véhicule. Le mois suivant, une information judiciaire avait été ouverte depuis la découverte d'un pistolet et de deux revolvers lors d'une perquisition à son domicile, effectuée à la suite d'un cambriolage au cours duquel une autre arme lui avait été dérobée. Depuis, le jeune homme cachait chez ses parents ou enterrait dans son jardin les armes qu'il réussissait à se procurer malgré son contrôle judiciaire, raconte le procureur dans ce reportage de France 2.

Marche blanche à Istres pour les victimes de la fusillade

Adolescent, Karl avait bénéficié d'une mesure de protection et d'assistance éducative. Le procureur n'a pas voulu en dire davantage sur des problèmes "intra-familiaux", démentant que le jeune homme ait fait l'objet de soins psychiatriques dans le passé. Interrogés par France 2, ses voisins le décrivent comme un solitaire. "Il se croyait dans ses jeux. Il ne sortait jamais. Il avait des armes chez lui. Tout le monde le savait", raconte un jeune voisin.

 

Le jeune tireur d'Istres : un solitaire fanatique des armes (France 2 - Clément Le Goff, Véronique Gaglione, Christelle Chabaud)

... mais à priori pas fou

Selon le procureur-adjoint d'Aix-en-Provence, Denis Vanbremeersch, le jeune homme  n'apporte pour l'instant "pas d'explication" à son geste et soutient "n'être militant de rien du tout, n'avoir aucune conviction politique ou religieuse, ne se revendique d'aucune idéologie". Des mots prononcés en garde à vue montrent néanmoins qu'"il a pris conscience de l'extrême gravité" de ses actes, selon le parquet. Des examens médicaux n'ont décelé aucune pathologie mais une évaluation d'éventuels troubles psychiques sera faite.

Il a par ailleur agi seul, précise le magistrat. L'ami parisien qu'il avait désigné comme pouvant agir de manière similaire, également placé en garde à vue, devait lui être relâché. "Il est établi que l'un et l'autre, adeptes de jeux vidéo en ligne, communiquaient régulièrement, au téléphone ou par Skype, et ce depuis cinq ans. Depuis quelques mois, l'intéressé se serait ouvert à cet ami parisien de son projet criminel. Celui-ci n'aurait pas pris ses déclarations au sérieux et assure l'avoir mis en garde", a déclaré le procureur.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.