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Procès de Mehdi Nemmouche : "Ce n'est pas un procès dont j'attends tellement pour ma reconstruction" confie Nicolas Hénin, ex-otage du terroriste

Nicolas Hénin, ancien otage en Syrie va témoigner au procès du jihadiste français Mehdi Nemmouche. Le journaliste n'a pas revu son geôlier depuis sa détention.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Nicolas Hénin a été otage du groupe État islamique en Syrie entre juin 2013 et avril 2014. (ALAIN JOCARD / AFP)

"Ce n'est pas un procès dont j'attends tellement pour ma reconstruction mais c'est un procès, en revanche, dans lequel je suis invité à apporter des éléments de contexte", a réagi jeudi 10 janvier sur franceinfo, Nicolas Hénin, journaliste et ancien otage du groupe État islamique en Syrie de juin 2013 à avril 2014, à propos du procès de Mehdi Nemmouche, jugé en ce moment à Bruxelles. Le jihadiste français est accusé d'avoir tué quatre personnes au Musée juif de Bruxelles en 2014. Il est également soupçonné d'avoir été le geôlier en Syrie des journalistes Nicolas Hénin, Pierre Torrès, Didier François et Edouard Elias.

franceinfo : Cet homme [Mehdi Nemmouche] vous l'avez reconnu dès que la photo est sortie au lendemain de l'attaque de Bruxelles ?

Nicolas Hénin : Dès que la photo a été diffusée, c'était une photo d'assez mauvaise qualité mais j'ai commencé à avoir de sérieux doutes. Puis, assez rapidement, j'ai eu accès à d'autres éléments, par la police française, qui m'ont permis d'identifier de façon absolument certaine Mehdi Nemmouche. On [Pierre Torrès, Didier François, Édouard Elias, co-otages avec Nicolas Hénin] s'est retrouvé dans les locaux de la police pour être confronté ensemble à un certain nombre d'éléments, des photos, des vidéos, des enregistrements sonores. À ce moment-là, il nous a été proposé une confrontation avec Mehdi Nemmouche, mais ce dernier l'a refusée.

Quels souvenirs de son discours, de son attitude, avez-vous gardés ?

Dans la foulée de son arrestation j'avais donné un certain nombre d'éléments de personnalité à son égard. Pour le moment, je tiens à ne pas revenir sur ces éléments de personnalité. J'ai été invité à témoigner à ce procès à Bruxelles, j'y serai le 7 février. Je ne souhaite pas m'exprimer dans les médias avant cette déposition sur les questions de personnalité de Mehdi Nemmouche.

C'est un moment que vous attendez, que vous redoutez ?

Ce sera un moment important, sans doute assez fort, c'est la première fois que je le reverrai depuis la Syrie, depuis plus de quatre ans. Sauf que je garde bien à l'esprit aussi que ce n'est pas mon procès, ce n'est pas le procès pendant lequel il va être condamné pour ce qu'il m'a fait, nous a fait. Ce n'est pas un procès dont j'attends tellement pour ma reconstruction mais c'est un procès, en revanche, dans lequel je suis invité à apporter des éléments de contexte pour permettre au tribunal, aux jurés, d'apprécier la personnalité de Mehdi Nemmouche et c'est quelque chose que je suis parfaitement disposé à faire, de façon à juger au mieux cet individu pour les crimes qu'il a commis. C'est un procès que je vais suivre avec attention, en attendant "notre" procès qui est attendu dans 18 à 24 mois d'après le juge d'instruction qui suit notre affaire.

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