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Tuerie de Haute-Savoie : des membres de la famille des victimes arrivés en France

Alors que des parents des victimes viennent d'arriver en France, le procureur a confirmé que c'était bien Saad al-Hilli et sa famille qui ont été assassinés à Chevaline en Haute-Savoie. Les analyses ADN devront le confirmer dans les heures qui viennent. Par ailleurs l'hypothèse d'un tireur unique semble de moins en moins envisageable. Désormais l'enquête se poursuit outre-manche.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Lionel Cironneau AP/SIPA)

Alors que l'enquête se poursuit sur le meurtre de quatre personnes à Chevaline, en Haute-Savoie, des membres de leur famille viennent d'arriver en France, et pourraient rencontrer prochainement, selon les enquêteurs,  la plus jeune des deux fillettes rescapées.

Vendredi, le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud a confirmé que l'homme retrouvé mort dans sa voiture était bien Saad al Hilli. Dans la voiture se trouvaient également le corps de sa femme. L'identité de la femme la plus âgée retrouvée morte doit encore être confirmée même s'il s'agit très certainement de la mère de l'épouse de Saad al-Hilli.

Une nouvelle conférence de presse attendue ce samedi devrait livrer le résultat des autopsies pratiquées sur les quatre victimes. 

Les indices disponibles

Les enquêteurs ont passé au peigne fin les lieux du crime ainsi que la voiture. Le nombre de 15 douilles était évoqué. Il y en a 25. Le procureur a confirmé que les tirs étaient intervenus de l'extérieur vers l'intérieur du véhicule. En revanche il n'a pas souhaité donner des éléments sur le ou les armes utilisées.

Apparemment, étant donné
le nombre de balles tirées et le nombre de douilles retrouvées, le ou les
tueurs "ont très certainement utilisé une arme semi-automatique ",
selon un spécialiste des armes. Or, les chargeurs standards de ces armes ne
peuvent contenir "que 15 balles maximum ", selon cette source.

Trois hypothèses
émergent: il y avait soit deux tireurs, soit un tireur ayant utilisé deux armes
chargées de façon consécutive, soit un tireur ayant rechargé pendant la
fusillade.

Par ailleurs, le témoin le plus sérieux est l'homme qui a découvert les victimes. Le cycliste, ancien de la Royal Air Force, a expliqué avoir vu un 4x4 de couleur verte (ou sombre) le croiser ainsi qu'une moto.

Le témoignage des enfants

La fille aînée du couple, âgée de sept ans et qui se nommerait Zaïnab a été hospitalisée dans un état grave. Elle n'a toujours pas pu être entendue par les enquêteurs : "une enfant miraculée" , raconte le procureur. Elle pourrait, avec son témoignage, jouer un rôle déterminant dans l'affaire.

L'autre fillette, âgée de quatre ans, et qui est restée cachée plusieurs heures dans la voiture, a été entendue. C'est elle qui a confirmé l'identité de deux des victimes, son père et sa mère. Elle a expliqué qu'elle ne connaissait pas très bien la femme la plus âgée. En revanche, son témoignage "n'apporte rien à l'enquête" , détaille Éric Maillaud. "Elle a entendu mais n'a rien vu. Elle n'évoque rien" , raconte le procureur. L'enfant devrait bientôt regagner la Grande-Bretagne.

La piste du frère

Depuis jeudi soir, l'une des pistes étudiées pour expliquer ce quadruple meurtre est celle du drame familial. Plusieurs journaux avancent l'hypothèse d'un conflit entre Saad al-Hilli et son frère. Selon le procureur cette hypothèse a également été avancée par les policiers anglais.

Le frère s'est présenté spontanément à la police anglaise pour expliquer notamment qu'il n'avait "aucun conflit avec son frère".  Ces affirmations vont devoir être vérifiées. Le frère qui réside en Angleterre doit être entendu de manière "plus procédurale" , a précisé le procureur. 

La procédure judiciaire

Car vendredi matin, l'enquête a pris une nouvelle tournure, en tous cas de manière procédurale. Une information judiciaire a été ouverte pour "assassinat" et "tentative d'assassinat". Cela va permettre une coopération totale entre police britannique et gendarmes français. 

Un enquêteur français a d'ailleurs atterri à Londres vendredi. Il a été pris en charge par un collègue britannique. Ils vont pouvoir notamment fouiller la maison de la famille à la recherche, notamment, de traces ADN. Par ailleurs deux autres gendarmes étaient attendus dans la soirée en Angleterre. Ils seront rejoints par un quatrième enquêteur.

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