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Tristane Banon sur TF1 : "quand on a l'immunité diplomatique, on a le droit d'agresser les femmes ?"

Tristane Banon était l’invitée du journal de 20h de TF1 ce soir, quelques heures après la confrontation entre elle et Dominique Strauss-Kahn. La journaliste/romancière accuse l'ancien patron du FMI de tentative de viol en 2003 à Paris. Sur le plateau de TF1, elle a maintenu ses accusations, mais aussi remis en cause l'immunité diplomatique de DSK invoquée au Etats-Unis. La femme de 32 ans a également décrit son "mépris" pour DSK qui, selon elle, a menti aux Français la semaine dernière sur le même plateau télé. _ Plus tard dans la soirée, DSK a réagi à son tour indiquant que Tristan Banon "mentait" sur la confrontation.
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Elle persiste, signe et contre-attaque. Tristane Banon, qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol en 2003, a indiqué ce soir sur TF1 qu'elle maintenait "bien sûr" ses accusations. Ce matin la journaliste et DSK avaient rendez-vous dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance à la personne, pour une confrontation.

La confrontation

"Je suis heureuse de cette confrontation. C'est une première victoire. A tous ceux qui disent que le dossier est vide : je ne pense pas que la Brigade de répression de la délinquance à la personne prenne la peine de faire des confrontations quand le dossier est vide", a déclaré Tristane Banon.

DSK lors de la confrontation

Selon Tristane Banon, Dominique Strauss-Kahn a maintenu ce matin sa version des faits, "avec la même arrogance, la même froideur". Selon DSK, en 2003, il aurait juste tenté de l'embrasser, et non pas de la violer. "Il répète sans cesse que ce sont des faits imaginaires", a expliqué la femme de 32 ans. "Sincèrement je pensais qu’il s’excuserait, au moins pour ce qu'il concède, il ne l’a même pas fait, il n'a même pas osé me regarder ".

L'issue de cette plainte

Après la confrontation de ce matin, le parquet de Paris doit maintenant se prononcer sur la plainte déposée par Tristane Banon. Soit il la classe sans suite, soit il ouvre une information judiciaire. A ce sujet, la romancière a déclaré ce soir : "je ne peux pas croire que toutes les incohérences que j'ai soulevé n'éveillent pas la suspicion du Parquet", réitérant son intention de s'opposer à un classement de l'affaire en se constituant "partie civile".
_ Tristane Banon a également à nouveau mis en cause le système judiciaire qui lui demande de prouver ses accusations, "je suis certaine qu'il m'aurait violé, mais je n'ai pas de preuve".

L'immunité diplomatique

Concernant l'affaire Nafissatou Diallo, et la procédure civile toujours en cours aux Etats-Unis, dans laquelle les avocats de DSK tentent de faire jouer son immunité diplomatique, la journaliste s'est interrogée : "ça veut dire quoi l'immunité diplomatique? Ca veut dire que quand on a l'immunité diplomatique on a le droit d'agresser les femmes, de tenter de les violer?"

"Du mépris"

Enfin, à la question "avez-vous de la haine pour DSK ?", Tristan Banon répondra "non, mais du mépris". "Au moins autant de mépris qu'il a pour moi, qu'il a pour Nafissatou Diallo, et pour les Français." Ainsi finira-t-elle cette intervention télévisée sur une dernière accusation : "quand sur votre plateau il brandit un document, en disant "voilà ce qui est marqué dedans", alors que ce n'est pas marqué dedans, et qu'il mise sur la crédulité des Français qui ne liront pas ce rapport, ça c'est méprisant pour les Français ".

Réaction de DSK dans la soirée

"Dominique Strauss-Kahn maintient intégralement ce qu'il a dit au sujet
du rapport du procureur américain qui conclut à l'abandon des poursuites pour
des raisons de fond et rappelle qu'il n'a évoqué son immunité qu'à l'issue de
la procédure pénale et dans le seul cadre de la procédure financière engagée à
New York", ont indiqué ses avocats ce soir. Ajoutant : "il n'a
aucune raison de s'excuser".

Clara Beaudoux, avec agences

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