Trafic de drogue : "On a atteint des niveaux de violence extrêmement inquiétants", juge la maire d'Échirolles Amandine Demore

En moins d'un mois, sept fusillades sont survenues dans l'agglomération grenobloise. La maire d'Échirolles (PCF) a tiré la sonnette d'alarme lundi sur France Bleu Isère.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Isère
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Amandine Demore, la maire PCF d'Échirolles, en banlieue grenobloise. (MAXIME GRUSS / AFP)

"On a atteint des niveaux de violence avec l'usage notamment d'armes à feu sur le territoire de l'agglomération" et cela "devient extrêmement inquiétant", déplore lundi 26 août sur France Bleu Isère Amandine Demore, maire PCF d'Échirolles, alors que l'agglomération grenobloise a connu plusieurs fusillades ces dernières semaines. Mi-août, le procureur de Grenoble Eric Vaillant dénonçait une "guerre des gangs intense" autour du trafic de drogue.

En moins d'un mois, sept fusillades sont survenues dans l'agglomération grenobloise. Face à cette situation, Amandine Demore a écrit vendredi dernier au président de la République pour dénoncer l'"échec cuisant" de la "politique de lutte contre les trafics et leurs nuisances conduite depuis au moins 30 ans". Lundi, elle explique à France Bleu Isère demander "le retour de la police de proximité, supprimée par Nicolas Sarkozy et qui fait aujourd'hui cruellement défaut dans le pays". Amandine Demore réclame également "un commissariat de plein exercice" afin d'avoir "une présence policière 24 heures sur 24".

"Les communes ne peuvent pas faire à la place de l'État tout le temps"

La maire d'Échirolles regrette que les actions mises en place par l'État soient "limitées dans le temps" et plaide pour des mesures plus pérennes. Si elle salue l'arrivée en renfort de la CRS 83 de la métropole lyonnaise, elle regrette ainsi que ces agents ne restent "que peu de temps sur le territoire". "J'attends des solutions plus durables", lance-t-elle. Amandine Demore précise que sa commune dispose de "20 policiers" municipaux, mais considère que ce n'est pas à la municipalité de "pallier les manquements de l'État sur les questions de sécurité", qui est d'ailleurs de "la compétence" de l'État. "Les communes ne peuvent pas faire à la place de l'État tout le temps", insiste-t-elle.

Amandine Demore assure par ailleurs que "la réponse" à la question du trafic de stupéfiants "n'est pas que sécuritaire" et doit être prise "dans son intégralité". Si elle reconnaît que les "opérations 'Place nette' permettent de déstabiliser le trafic de stupéfiants", l'élue considère que cela "ne l'éradique pas durablement". Elle appelle donc les autorités à se poser d'autres questions, afin de savoir, par exemple, "pourquoi nos concitoyens consomment autant de produits stupéfiants", "pourquoi ils courent vers des produits de plus en plus dangereux et forts". "C'est une question de santé publique", affirme-t-elle.

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