Trafic de codes sim : "une des plus grosses affaires de cybercriminalité" démantelée en France
L'enquête avait débuté il y a un an, suite à la plainte d'un des opérateurs spoliés SFR. Un trafic en trois temps :
1- Les pirates commençaient par se procurer les codes secrets dits de déblocage des portables auprès de salariés
des constructeurs ou de boutiques de téléphonie mobile. "Des agents
corrompus", selon le chef de la cellule nouvelles technologies de la PJ de Marseille.
2- Des codes commercialisés ensuite sur internet au prix d'environ 30 euros l'unité, à des quidams voulant changer simplement d'opérateurs, ou des fraudeurs alimentant le marché des téléphones volés. 30 euros, un montant pas spécialement prohibitif, mais à raison de 30.000 déblocages par mois, ça commence à chiffrer...
3- Des bénéfices placés enfin sur des comptes bancaires au Luxembourg, aux États-Unis ou dans des paradis fiscaux.
Au total, les enquêteurs estiment le préjudice à 500.000 euros par mois et par opérateur (ils sont trois en France), soit plusieurs millions d'euros au bout de dix ans de trafic. "C'est moins spectaculaire que les braquages, mais cela
rapporte autant avec des risques pénaux moindres", explique le colonel Jacques
Diacono, commandant la Section de recherches de Marseille.
Un frère et une sœur, cerveaux présumés du réseau
En tout, neuf personnes ont été interpellées en Bretagne, dans le Nord, le Var et la région parisienne. Et trois parmi elles devaient être présentées aujourd'hui à un juge marseillais pour " vol et recel en bande organisée, atteinte aux
systèmes automatisés de traitement des données, abus de
confiance et recel, association de malfaiteurs". Trois dont un frère et une sœur d'une trentaine d'années arrêtés en Bretagne, dans la région de Rennes, où ils tenaient une boutique de téléphonie mobile.
Les six autres personnes doivent être déférées ultérieurement. Et les enquêteurs n'excluent pas de nouvelles interpellations.
Cécile Quéguiner, avec agences
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