: Vidéo Pièces à conviction. Jihadisme : la méthode des recruteurs islamistes en prison
Un ancien détenu de la prison de Fleury-Mérogis raconte comment les recruteurs islamistes radicalisent les jeunes. Chérif Kouachi, l’un des deux assassins de l’attaque terroriste contre "Charlie Hebdo", en janvier 2015, était passé entre leurs mains… Extrait de "Pièces à conviction" du 8 décembre.
Pendant ses cinq ans de détention à Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, un ancien prisonnier a eu tout le temps d’observer in situ la méthode de recrutement des islamistes en prison. Ces recruteurs ont radicalisé Chérif Kouachi, qui a perpétré avec son frère Saïd l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. "Après un mois de détention, il a commencé à parler avec d’autres personnes plus radicales dans les discours. Il se levait le matin, descendait en promenade, avait des discussions… et il a un peu tourné mal", explique ce témoin.
"Il discutait avec des messieurs qui sont un peu plus dans la religion radicale. Pour eux, c’est la guerre sainte, alors ils veulent former des jeunes. Ce sont des barbus de 45-50 ans qui font tout le temps leur sport. Dès qu’ils ont un moment, ils appellent des jeunes et discutent au fond de la promenade, témoigne cet ancien braqueur, qui a été approché par les recruteurs mais a compris que "ce n’était pas pour Allah qu’ils voulaient nous envoyer en galère, dans le feu."
"Ils viennent dans notre cellule"
La technique des recruteurs est bien rodée : "Au début, ils sont très gentils quand ils nous approchent, nous parlent toujours bien… Ils viennent dans notre cellule disant aux surveillants que c’est pour nous donner des livres et voir si on se sent bien… Ils restent parfois cinq, dix ou vingt minutes et mettent le discours en place : les Français, c’est des enfoirés, parce que c’est tous des racistes qui n’aiment pas les Arabes, les musulmans… A la fin, on les croit et on pense s’en sortir avec eux…"
Sous couvert d’anonymat, ce jeune homme raconte qu’en promenade, "ça peut discuter de tout, comme de faire du mal à des gens, commettre des actes de terrorisme". A 10 ou 11 heures du matin, il affirme que "ça parlait comme ça, normal… " et qu’il entendait des détenus échanger sur l’idée "de prendre des armes, des hommes, et de faire des actes de terrorisme ou tirer dans des endroits".
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