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Procès de l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray : de 7 à 14 ans de prison requis contre les trois accusés présents à l'audience

Trois hommes comparaissent devant la cour d'assises spéciale de Paris pour leur implication dans l'attentat qui a coûté la vie au père Jacques Hamel, en 2016 à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Les avocates générales ont, par ailleurs, demandé la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre d'un quatrième accusé, présumé mort, jugé en son absence.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'une des églises de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le 10 février 2022.  (SAMEER AI-DOUMY / AFP)

Au procès de l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, les avocates générales ont requis lundi 7 mars de sept à quatorze ans de prison à l'encontre des trois accusés qui comparaissent depuis un mois pour "association de malfaiteurs terroristes" dans le cadre de leur implication dans l'assassinat du père Jacques Hamel, en 2016 dans cette ville de Seine-Maritime proche de Rouen. À l'encontre du quatrième accusé, jugé en son absence, les avocates générales ont requis la perpétuité. Les plaidoiries de la défense débuteront mardi à 9h30.

Quatorze ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des 2/3, ont été requis à l'encontre de Jean-Philippe Steven Jean-Louis, considéré comme le "maître de la propagande" par le ministère public. Un suivi socio-judiciaire de cinq ans est également requis contre lui, avec notamment une obligation de travail et de soins et l'interdiction d'entrer en contact avec des gens prévenus ou condamnés pour jihadisme.

À l'encontre de Farid Khelil, 36 ans, considéré comme "le manipulateur (…) qui a encouragé son cousin", les avocates générales ont requis neuf ans d’emprisonnement, assorti d’une période de sûreté des 2/3. Un suivi socio-judiciaire de cinq ans est également requis avec une obligation de travail et de soins ainsi qu'une interdiction d'entrer en contact avec des gens prévenus ou condamnés pour jihadisme. À l'encontre de Yassine Sebaihia, 27 ans, "l’apprenti jihadiste", les avocates générales ont requis sept ans d’emprisonnement.

Un quatrième accusé, Rachid Kassim, 35 ans, vu comme l'instigateur de l'attentat mais présumé mort en Irak depuis 2017, a été jugé en son absence pour "complicité". Les avocates générales ont demandé la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de 22 ans de sûreté. Rachid Kassim est "l’ombre noire du dossier, l’instigateur", selon le parquet.

Les accusés nient les faits

Ces quatre hommes sont jugés cinq ans et demi après l'assassinat du père Jacques Hamel à coup de couteau dans son église par deux jihadistes de 19 ans, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean. Ils ont aussi grièvement blessé Guy Coponet, qui assistait à la messe. Les deux terroristes ont été tués par la police en sortant de l'édifice religieux.

Farid Khelil, 36 ans, est le cousin d'Abdel-Malik Petitjean. Il avait échangé avec lui pour préparer un départ en Syrie et avait parlé d'attaques par messages, mais il a martelé, pendant tout le procès, qu'il ignorait les intentions de son cousin. Il conteste, comme les deux autres accusés, les faits d'"association de malfaiteurs terroriste".

Jean-Philippe Steven Jean-Louis, 25 ans, a reconnu avoir tenté de partir en Syrie à deux reprises avec Abdel-Malik Petitjean et avoir été actif sur les réseaux jihadistes : il a relayé massivement la propagande de Daech et a lancé des cagnottes pour aider à financer l'islamisme radical.

Enfin, Yassine Sebaihia, 27 ans, était allé à Saint-Etienne-du-Rouvray depuis Toulouse pour voir les futurs assaillants quelques jours avant l'attentat. Il a cependant assuré, pendant le procès, qu'il voulait juste recevoir des cours de religion.

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