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Désintox. L'attentat de Magnanville n'est pas un argument solide en faveur de l'article 24 du projet de loi sécurité globale

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Article rédigé par Désintox - Arte
France Télévisions

Depuis quelques semaines, les défenseurs du texte ne cessent de raviver le spectre de l’attentat de Magnanville : en 2016, un terroriste tue, à leur domicile, un couple de policiers.

Le débat sur l’article 24, restreignant la diffusion d’images de policiers au motif de les protéger, suscite débats, manifestations, mais aussi son lot de déclarations trompeuses. Depuis quelques semaines, les défenseurs du texte ne cessent de raviver le spectre de l’attentat de Magnanville : en 2016, un terroriste tue, à leur domicile, un couple de policiers. Ministres et syndicats policiers font de cette terrible attaque un exemple, justifiant le bien-fondé de l’article 24, largement contesté.

« On a vu des attentats, à Magnanville, un couple de policiers qui a été tué, parce que leur identité a circulé, et c’est contre ça qu’on veut lutter », avance le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal quand on lui demande, le 26 novembre sur France 2, si le gouvernement est prêt à renoncer au texte.

Deux semaines plus tôt, quand France info interroge Gérald Darmanin, sur ce qu’il sera interdit de faire si l’article 24 était promulgué, le ministre de l’Intérieur embraye lui aussi sur le double meurtre de Magnanville. Idem pour une déléguée syndicale, qui publie le 29 novembre sur Twitter une photo du couple victime du terroriste, avec une phrase qu’elle prête aux détracteurs du texte, et le hashtag #article 24

Problème : à ce stade, on ne sait toujours pas comment l’auteur de l’attentat s’est procuré, en 2016, l’adresse de cette famille. Depuis le drame, rien n'indique que l’identité, la photo ou l’adresse du couple circulaient sur les réseaux sociaux. Plus surprenant : Gérald Darmanin avait lui-même reconnu, le 2 novembre, devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, qu’« on ne sait pas si ce sont les images sur les réseaux sociaux qui ont fait naître, ou pas, cet attentat ». Une honnêteté disparue au profit de la communication politique.

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