C'est une affaire qui date de 2003 : un groupe qui s'était baptisé AZF menaçait alors de saboter le réseau ferré français s'il n'obtenait pas de rançon. 15 ans plus tard, trois personnes soupçonnées d'appartenir à AZF ont été arrêtées.
Trois lettres et un mystère vieux de 15 ans : AZF. Qui se cachait derrière ces initiales ? Un groupe terroriste auto-proclamé, en fait, de simples escrocs. Depuis mardi 26 juin au matin, trois personnes sont en garde à vue, inconnues de la police : une femme de 56 ans, deux hommes de 61 ans et 65 ans. L'antiterrorisme les soupçonne d'avoir appartenu à ce groupe jamais identifié jusque-là qui en 2004 avait réussi à semer la panique sur les rails français.
Quand "Suzy" traque "Mon gros loup"
Fin 2003, plusieurs lettres de menace reçues par l'Élysée alertent les renseignements. Un groupe d'action qui signe AZF affirme avoir disposé des bombes sous le réseau de chemin de fer, prêtes à exploser si une rançon de 4 millions de dollars et 1 million d'euros ne leur est pas versée. Un chantage pris au sérieux. Sur leurs indications, de vrais explosifs sont découverts sur la ligne Paris-Toulouse. Les plus hautes autorités de l'État sont en alerte. Entre les maîtres chanteurs et la police, les contacts se font par petites annonces interposées, dans le journal Libération, où la police, alias "Suzy", s'adresse à "Mon gros loup". Pendant trois mois, les enquêteurs cherchent tous azimuts : activistes de gauche, officine, groupuscule d'extrême droite, impossible d'identifier AZF. Après l'échec de deux tentatives rocambolesques de remise de rançon par hélicoptère, le groupe annonce suspendre son action. Plus une trace d'AZF ni de ses membres jusqu'aux arrestations de ce matin, les premières en 15 ans d'enquête.
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