Attaque dans le Thalys : une information judiciaire ouverte notamment pour "tentatives d'assassinats" à caractère terroriste
Le procureur de la République de Paris a tenu une conférence de presse, mardi, quatre jours après l'arrestation d'Ayoub El Khazzani, tireur présumé du Thalys.
Ayoub El Khazzani, le Marocain soupçonné d'avoir voulu commettre un carnage dans un Thalys, a été présenté mardi 25 août à un juge, à Paris. "J'ai décidé ce jour d'ouvrir une information judiciaire des chefs de tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise individuelle ou collective terroriste (...), détention, port et transport d'armes (...), participation à une association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes", a déclaré François Molins, lors d'une conférence de presse, précisant avoir requis le placement en détention provisoire du suspect.
Maîtrisé par des passagers vendredi, alors qu'il sortait des toilettes du train armé d'un fusil d'assaut, l'homme a réfuté tout acte terroriste, selon son avocate, affirmant avoir voulu braquer les passagers. Des affirmations "fantaisistes" d'après le procureur de Paris. Ce dernier a indiqué qu'Ayoub El Khazzani avait avec lui un fusil d'assaut AKM avec 270 munitions, un pistolet Luger et une "bouteille de 50 cl contenant de l'essence". François Molins a souligné qu'il avait consulté dans le train, sur son téléphone, un site internet de prêches islamistes appelant au combat.
Un séjour de "cinq à sept mois" en France en 2014
Les enquêteurs ont déterminé qu'Ayoub El Khazzani s'était rendu en Turquie et était revenu en Europe le 4 juin 2015 par un vol en provenance d'Antioche, une ville proche de la frontière syrienne, d'après le procureur de Paris. Ayoub El Khazzani, qui a "nié pendant sa garde à vue s'être rendu en Turquie", a affirmé avoir séjourné "cinq à sept mois" à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) en 2014, selon François Molins.
Il travaillait à l'époque pour un opérateur de téléphonie mobile, Lycamobile. "Il a effectivement travaillé chez nous sur un CDD de trois mois : du 3 février 2014 jusqu'au 3 avril 2014 ", avait déclaré lundi son ex-employeur, précisant avoir mis fin à ce contrat "au bout de deux mois, car les papiers qu'il avait présentés ne lui permettaient pas de travailler en France".
A l'issue d'une quatrième journée de garde à vue, le jeune Marocain de 25 ans a été déféré au tribunal. Pieds nus, les yeux masqués et menotté dans le dos, El Khazzani, cheveux courts et tenue bleu clair, est arrivé en fin d'après-midi à bord d'une voiture dans une cour du palais de justice de Paris, selon des images d'i-Télé. Sa mise en examen est attendue dans la soirée.
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