Le Collectif contre l'islamophobie en France va saisir le Conseil d'État pour contester sa dissolution par décret gouvernemental
L'avocat du collectif dénonce une "manoeuvre politique" visant "toutes celles et tous ceux qui sont attachés aux libertés fondamentales".
Le Collectif contre l'islamophobie en France"ira au Conseil d'État" pour contester sa dissolution, indique l'avocat du CCIF, Sefen Guez Guez, dans un communiqué publié vendredi 4 décembre sur son compte Twitter.
[COMMUNIQUE DU CCIF] Le CCIF ira au Conseil d'Etat pour contester sa dissolution politique. Merci de RT. pic.twitter.com/A4rztMBhP2
— Sefen Guez Guez (@Me_GuezGuez) December 4, 2020
"Alors qu'il avait initialement prévu de ne pas alimenter la confrontation, le CCIF, par la voie de son liquidateur, ira au Conseil d'État afin de montrer que l'objet principal de cette dissolution est de criminaliser la lutte pour les droits et les libertés en France", indique le communiqué.
Le CCIF fait partie des organisations dont la dissolution a été actée par un décret gouvernemental à la suite de l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Le 20 octobre, Gérald Darmanin a annoncé vouloir dissoudre le Collectif contre l'islamophobie en France, car il était "manifestement impliqué" dans l'assassinat du professeur Samuel Paty. Selon le ministre, le parent d'élève à l'origine de la campagne contre le professeur avait clairement "fait référence" à l'association dans une de ses vidéos. L'association a rapidement dénoncé un amalgame, elle avait bien été "saisie par le parent" mais n'avait entamé "aucune action".
Le CCIF dénonce "une instrumentalisation"
"Une pression politique et médiatique s'est exercée à l'encontre du CCIF réclamant sa dissolution alors qu'il était avéré que l'association n'avait pas le moindre rapport avec le harcèlement subi par le professeur Samuel Paty", écrit aujourd'hui l'avocat du CCIF. "La douleur et l'émotion de ce moment tragique ont été instrumentalisés".
Le CCIF estime que ses équipes ont été "désignées par M. Darmanin comme 'ennemies de la République'". "L'intégrité et la sécurité de son équipe" n'étant "plus assurées", le CCIF a décidé de procédé à son autodissolution, tout en portant plainte "devant la Cour de justice de la République contre Gérald Darmanin pour avoir déclaré que l'association était manifestement impliqué dans le meurtre".
Le 2 octobre, le ministre de l'Intérieur annonce que le gouvernement a dissout en Conseil des ministres le Collectif contre l'islamophobie en France, accusé de faire de la "propagande islamiste". "Le décret de dissolution a visé le CCIF en tant que 'groupement de fait', démontrant que l'objectif de la dissolution de cette organisation est uniquement politique", estime l'avocat du CCIF dans son communiqué. "Éliminer le CCIF constitue une manœuvre politique aussi habile qu'évidente, qu'il est important de dénoncer, pour toutes celles et ceux qui sont attachés aux libertés fondamentales", ajoute maître Sefen Guez Guez.
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