Enseignant décapité : "Ce que les terroristes ne supportent pas, c'est que l'on éveille la conscience à l'école", estime Marlène Schiappa
La ministre déléguée à la citoyenneté auprès du ministre de l'Intérieur estime que l'islamisme "prospère sur la bêtise, l'ignorance, l'endoctrinement, la haine".
"Le terroriste, celui qui a commis cet acte immonde était inconnu des services de renseignement", indique Marlène Schiappa, ministre déléguée à la citoyenneté auprès du ministre de l'Intérieur, invitée sur franceinfo samedi 17 octobre après l'assassinat d'un enseignant à Conflans-Sainte-Honorine. "Ce que nous avons vécu hier, cela nous montre à quel point c'est le combat de l'obscurantisme contre les Lumières, de la terreur contre l'éveil, de la violence contre l'éducation", a poursuivi la ministre.
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franceinfo : Quel est le sentiment du gouvernement après cet acte épouvantable ?
Marlène Schiappa : Cet attentat terroriste islamiste qui s'est produit hier est terrible. Mon premier sentiment, c'est d'abord de l'effroi, mais je crois que c'est exactement ce que recherchent ces terroristes. En s'attaquant à un enseignant, ils s'attaquent au plus beau métier du monde d'abord, mais cela a aussi un sens. L'école de la République forme des consciences libres, des citoyens éclairés, et c'est précisément ce que ne supportent pas les islamistes qui, eux, prospèrent sur la bêtise, l'ignorance, l'endoctrinement, la haine. Donc, ce que nous avons vécu hier, cela nous montre à quel point c'est le combat de l'obscurantisme contre les Lumières, de la terreur contre l'éveil, de la violence contre l'éducation. C'est pour ça, précisément, qu'ils s'en prennent à des enseignants courageux qui voulaient simplement enseigner, éduquer, éveiller les consciences des élèves.
Est-ce qu'on peut éviter ce genre de passage à l'acte, de personnes qui n'ont pas forcément été repérées au préalable par les autorités ?
C'est toute la difficulté et en l'espèce, le terroriste, celui qui a commis cet acte immonde était inconnu des services de renseignement. Donc, effectivement, il est très difficile de lutter contre cette menace endogène de gens qui voient des choses sur les réseaux sociaux ou dans les médias et qui sont perméables à une doctrine de haine fondée sur des rumeurs et de la bêtise. C'est là toute la difficulté des services de renseignement, qui sont constamment renforcés, qui sont à pied d'œuvre, la DGSI est évidemment mobilisée, mais également la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, sous contrôle du parquet antiterroriste.
Le point de départ serait que l'enseignant aurait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Les enseignants doivent continuer à user de la liberté d'expression ?
Je suis choquée de choses que j'entends depuis hier soir dans le débat public, de gens qui témoignent en disant : "Ah oui, mais si l'enseignant avait montré des caricatures...", comme si cela justifiait que l'on décapite un vendredi à 17 heures, à la sortie du collège, un prof d'histoire ! Je suis très choquée par beaucoup de choses que j'entends là-dessus. Moi, je crois qu'on doit pouvoir enseigner, et c'est précisément ça que les terroristes ne supportent pas : c'est que l'on éveille la conscience à l'école. Je veux saluer le courage de ce professeur qui, depuis des années, à pied d'œuvre, enseignait aux enfants pour former des consciences éclairées et des citoyens, et d'ailleurs, il le faisait dans le respect de chacun.
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