Assassinat de Samuel Paty : "La question n'est pas de savoir s'il y aura un attentat mais quand", prévient Gérald Darmanin
Evoquant l'assassinat de Samuel Paty vendredi, Gérald Darmanin a estimé que, "pour la première fois", "l'islam politique a[vait] mené directement à un attentat".
"Les attentats sont faits de manière imprévisible", a reconnu Gérald Darmanin. Interrogé sur le risque d'une nouvelle attaque en France, quatre jours après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le ministre de l'Intérieur a déclaré, mardi 20 octobre sur BFMTV, que "la question n'est pas de savoir s'il y aura un attentat, mais quand".
Invité de l'émission "Face à BFM", Gérald Darmanin a notamment été questionné sur l'hypothèse selon laquelle le procès des attaques de janvier 2015, qui se tient actuellement à Paris, aurait relancé les risques d'attentat. "Rien n'aurait été pire que de ne pas tenir ce procès", a répondu le ministre. Ce dernier a rappelé que l'attaque au hachoir, survenue il y a trois semaines devant les anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris, avait été commise par un Pakistanais qui n'était pas connu des services.
"Entre le terrorisme et rien, il y a le séparatisme"
Par ailleurs, Gérald Darmanin a estimé que les autorités faisaient désormais face à "la 4e génération" de "terroristes islamistes", après Khaled Kelkal en 1995, "l'attentat des Twin Towers" en 2001, les attentats de 2015. Evoquant l'assassinat de Samuel Paty vendredi, Gérald Darmanin a estimé que, "pour la première fois", "l'islam politique a[vait] mené directement à un attentat".
"Là, c'est un attentat manifestement qui n'est pas téléguidé de l'étranger", a-t-il poursuivi, en ajoutant : "Entre le terrorisme et rien, il y a le séparatisme".
Quand on fait le procès de 'Charlie Hebdo', quand on republie les caricatures [de Mahomet], oui, des gens ne l'acceptent pas (...). Nous sommes en guerre, il faut accepter qu'il puisse y avoir des attentats.
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieursur BFMTV
Face à cette menace, le ministre a souligné l'augmentation des moyens alloués aux forces de sécurité depuis le début du quinquennat. Un projet de loi renforçant la laïcité et la lutte contre les séparatismes doit être examiné le 9 décembre par le Conseil des ministres.
Interrogé sur l'expulsion d'étrangers radicalisés, notamment celles de Tchétchènes, le ministre a annoncé avoir demandé à rencontrer son homologue russe "ce week-end" pour évoquer le sujet. Ce déplacement n'est pas encore arrêté définitivement, a-t-il dit. L'assassin de Samuel Paty, Abdoullakh Anzorov, était un réfugié d'origine russe tchétchène de 18 ans.
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