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Attentat rue Copernic : "Un appel du procureur serait profondément étranger au droit et aux faits"

Hassan Diab, 64 ans, va sortir de prison grâce à une ordonnance de non-lieu, signée vendredi. Le procureur peut encore faire appel, tout comme les parties civiles. L'un des avocats d'Hassan Diab met en garde contre "un quelconque acharnement". 

Article rédigé par franceinfo
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Attentat de la rue Copernic, 3 octobre 1980.  (MAXPPP)

Le seul et unique suspect de l'enquête sur l'attentat devant la synagogue de la rue Copernic (XVIe arrondissement) à Paris en octobre 1980, Hassan Diab, a bénéficié d'un non-lieu, à l'issue de l'instruction, a appris France Inter de source proche du dossier, vendredi 12 janvier. Il s'agit d'une surprise, car le parquet avait requis, en décembre 2017, son renvoi devant une Cour d'assises.

Les juges d'instruction ont estimé qu'il n'y avait pas de charges suffisantes à l'encontre d'Hassan Diab et ont ordonné sa libération immédiate. Le procureur peut encore faire appel de ce non-lieu, tout comme les parties civiles. C’est alors la cour d’appel de Paris qui tranchera.

Cela ne doit pas se confondre avec un quelconque acharnement.

William Bourdon, avocat

franceinfo

Maître William Bourdon, l'un des avocats d'Hassan Diab, comprend "le besoin de justice qu'ont les victimes", mais il met en garde. Pour lui, "un appel du procureur serait vraiment profondément étranger au droit et aux faits. Il serait une forme de 'judiciairement correct' parce que, peut-être, qu'on n'osera pas reconnaître que la justice s'est trompée, qu'il y a eu erreur sur la personne."

Hassan Diab peut désormais sortir de prison 

En décembre 2017, le parquet avait demandé le renvoi d'Hassan Diab devant les assises pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste, tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, et destruction volontaire de bien par l'effet d'une substance explosive ou incendiaire en relation avec une entreprise terroriste."

Âgé de 64 ans, le Libano-Canadien avait été extradé du Canada et mis en examen en novembre 2014, six ans après son arrestation, en vertu d'un mandat d'arrêt international. Il est depuis incarcéré à l'isolement et va donc sortir de prison grâce à cette ordonnance de non-lieu, signée vendredi 12 janvier par deux juges d'instruction. Une décision plutôt rare au pôle antiterroriste.

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