: Vidéo Femmes jihadistes : "Elles pensent que ça va être Disneyland"
La journaliste Anna Erelle est entrée en contact avec des réseaux jihadistes en se faisant passer pour une jeune fille récemment convertie à l'islam.
Une technique de recrutement très perfectionnée. La journaliste Anna Erelle s'est créée une fausse identité sur internet pour infiltrer les réseaux jihadistes. Une semaine après les attentats de Paris, elle est revenue, pour France 2, sur les motivations de ces jeunes filles qui se laissent convaincre par les terroristes de faire le jihad.
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"Une fois qu'ils vous ont ciblées, ils savent comment vous parler, raconte Anna Erelle, aujourd'hui visée par une fatwa. Daech [acronyme arabe désignant le groupe Etat islamique] sait comment discuter avec les femmes. A ce qu'on appelle la 'califette', qui rêve d'épouser un jihadiste, on promet un mariage tel Cendrillon." La journaliste évoque une "emprise morale" considérable. "Ils les travaillent au corps. Bien qu'elles voient des scènes macabres à la télé, de l'autre côté, elles parlent sur internet à des gens qui sont doux comme c'est pas permis, qui les rassurent, qui leur promettent de les protéger, de subvenir à tous leurs besoins."
"Elles rêvent d'un soldat de Dieu"
A force d'argumenter, de leur faire miroiter une vie rêvée, des jeunes filles se laissent tenter. "Sur cinq filles, il y en a une qui va marcher et après, c'est un effet boule de neige, l'effet de mode, explique Anna Erelle. Elles voient ça comme un conte de fées. Il y a quinze ans, elles auraient rêvé d'un acteur hollywoodien, aujourd'hui, elles rêvent d'un soldat de Dieu."
"Elles ont 16, 17, 18 ans, elles partent, elles ont déjà pris contact avec leurs futurs époux, et elles ne s'attendent pas du tout à ce qu'elles vont trouver sur place. Elles pensent que ça va être Disneyland", rapporte la journaliste auteure de Dans la peau d'une djihadiste (Robert Laffont).
Mais une fois arrivées en Syrie, la réalité est toute autre : "On leur confisque leur passeport, elles ne peuvent plus repartir. Celles qui déchantent, et c'est la majorité, qui ne se sentent pas bien, on va leur interdire l'accès à internet et au téléphone." Et quand elles y ont droit, "on est à côté d'elles et on leur dit quoi dire", assure Anna Erelle.
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