Jean-Louis Aubert est un des rares artistes à accepter de s'y produire. Quatre ans après la tuerie du Bataclan, l'émotion est encore vive. "Des mots qui cognent au cœur de la nuit", la guitare du chanteur résonne dans la salle. Le rock reprend doucement ses droits dans la salle. Le public est revenu petit à petit. "Tous ces artistes qui reviennent, c'est génial ; après, effectivement, il y a un peu d'appréhension", dit une femme. "Il faut garder ce lieu vivant", dit une autre. Pour Jean-Louis Aubert, ce lieu choisi pour le début de sa tournée est symbolique. "Je me suis dit, si on y fait plus de musique, ça va devenir un supermarché, un parking. Ça va être très triste une deuxième fois", avoue-t-il.Une salle en difficultéMais aujourd'hui, la directrice de la salle peine à convaincre les artistes français à revenir. Une programmation à 80 % étrangère donc. Toutes disciplines s'y retrouvent, de la danse à la boxe. "On ne peut pas s'arrêter à une histoire d'il y a quatre ans même si elle est tragique. C'est porter l'ADN de cette salle et la rendre plus forte pour pouvoir traverser le présent et se construire un avenir", avance Florence Jeux, directrice générale et artistique du Bataclan. Aujourd'hui, la salle perd de l'argent, il lui faudrait deux fois plus de concerts.