Un mois après les attentats, la fréquentation des salles de spectacle est toujours faible
Décembre, qui concentre habituellement 20 à 25% des ventes de l'année, s'annonce morose. Une campagne de communication relayée par les célébrités est organisée.
"Tout s'est arrêté le 13 novembre." Thierry Suc, producteur de la comédie musicale Résiste, constate, amer, que l'onde de choc des attentats sur la fréquentation des salles de spectacles et les ventes de billets se fait toujours sentir un mois après. Le show inspiré par les chansons de Michel Berger et de France Gall, donné au Palais des Sports, vend aujourd'hui "un tiers de ce qu'il vendait chaque jour avant les attentats", estime-t-il.
Il n'est pas le seul à faire ce bilan. Décembre, qui concentre habituellement 20 à 25% des ventes de l'année, s'annonce morose. Selon le Prodiss, qui regroupe 340 entrepreneurs du spectacle, les ventes, en chute de 80% la semaine qui a suivi les attentats du 13 novembre, affichaient encore un repli de 40% entre le 14 et le 30 novembre. Ils restent en retrait par rapport à la normale.
Une opération de communication lancée par des professionnels du spectacle
L'interdiction des sorties éducatives en Ile-de-France, levée début décembre, a vidé les séances scolaires pendant les deux semaines qui ont suivi les attentats. Les collégiens et lycéens, qui représentent de gros contingents dans les salles de théâtre public, ont aussi fait défection. Ce sont 8 000 places d'enfants et de jeunes qui sont restées vacantes au Théâtre de la Ville.
Les professionnels du spectacle ont donc décidé de se mobiliser avec une vaste opération de communication. Plus d'une centaine d'affiches vont remplacer vendredi 18 décembre leur titre par "Ma place est dans la salle". L'opération sera relayée par des messages vidéo et sur Twitter de célébrités comme Patrick Bruel, Gad Elmaleh, Juliette Gréco, Fabrice Luchini, Pierre Arditi...
La création d'un fonds de soutien voté à l'Assemblée
"Tout le monde était conscient qu'il fallait faire quelque chose, exprimer notre solidarité et sortir des chapelles", déclare Philippe Lhomme, patron du Crazy Horse. Le cabaret subit une baisse de fréquentation de 35 à 50% depuis les attentats.
De son côté, l'Assemblée nationale a validé dernièrement la création d'un fonds, doté à ce stade de 4,5 millions d'euros, pour aider les entreprises du spectacle vivant à faire face aux conséquences des attentats.
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