"On a fait sérieusement mal à l'Etat islamique", selon le chef d'état-major français
"Entre dimanche et mardi, nous avons largué une soixantaine de bombes, soit l'équivalent de cinq semaines de frappes dans le cadre de l'opération Chammal", indique le général Pierre de Villiers au "Journal du Dimanche".
"On leur a fait sérieusement mal." Le général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées françaises, estime que les frappes françaises portent leurs fruits contre l'Etat islamique, dans un entretien au Journal du Dimanche, dimanche 22 novembre. "Entre dimanche et mardi, nous avons largué une soixantaine de bombes, soit l'équivalent de cinq semaines de frappes dans le cadre de l'opération Chammal", lancée en septembre 2014 contre le groupe jihadiste, en Irak et en Syrie. Mais le général Pierre de Villiers est catégorique : il n'y aura "pas de victoire à court terme".
> Quels sont les sites visés par les frappes françaises à Raqqa, fief de l'Etat islamique ?
Raqqa, la capitale de facto du groupe Etat islamique en Syrie, est devenue la principale cible des raids russes et français. "C'est là qu'il faut toucher Daech (acronyme arabe de l'EI) dans ses forces vives", avait expliqué mardi soir le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Selon un premier bilan, mardi soir, les raids français et russes contre des dépôts d'armes, des casernes et des points de contrôle à Raqa et ses environs avaient "fait 33 morts et des dizaines de blessés dans les rangs de l'Etat islamique" en 72 heures, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le porte-avions "Charles-de-Gaulle" va tripler la capacité de frappe
Selon le général Pierre de Villiers, ce n'est qu'un début. L'arrivée du porte-avions Charles-de-Gaulle en Méditerranée orientale va permettre de "tripler notre capacité de frappe, avec 38 avions en tout". Reste à connaître le sort de ces frappes. "Quand vous frappez un innocent, vous créez de l'insurrection supplémentaire", reconnaît le militaire. "Nos frappes sur des sites pétroliers, qui vont se poursuivre, ne visent qu'à affaiblir Daech financièrement", ajoute-t-il, avant de lâcher : "On ne détruit pas un ennemi par des bombardements aériens, mais au sol avec l'appui des actions aériennes".
La situation de la France est inédite depuis la guerre d'Algérie, selon lui, avec "34 000 soldats déployés sur le territoire national comme sur les théâtres d'opérations extérieures". Au passage, il milite pour "une réévaluation permanente des moyens" adaptées aux menaces qui pèsent sur la France.
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