"Nous ne sommes plus en paix", déclare le sociologue Michel Wieviorka
Sur le plateau du Soir 3, le sociologue Michel Wieviorka évoque les répercussions des attentats de Paris sur la société française.
"Plus qu'un choc" : c'est ainsi que Michel Wieviorka parle des attentats perpétrés à Paris vendredi 13 novembre. Au moins 129 personnes sont décédées dans les attaques menées par des terroristes liés au groupe État islamique. Cette soirée d'horreur "nous convainc que nous sommes rentrés dans une nouvelle période historique", ajoute le sociologue sur le plateau du Soir 3.
S'il nuance le terme de "guerre" dans la mesure où le groupe EI n'est pas un véritable État, Michel Wieviorka constate que la France est "dans une situation d'urgence". "Et je trouve que les Français n'en n'ont pas encore vraiment conscience", note-t-il. L'enseignement de ces événements : "Nous savons que nous ne sommes plus en paix".
"Se préparer à être dans un monde de violence"
Le sociologue est sceptique quant à l'union sacrée qui est prônée actuellement, comme ce fut le cas lors des attentats de janvier. Déjà, les déclarations de certains leaders comme Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen la remettent en question. Avec les élections régionales, "les différences politiciennes reprendront".
Si la France est d'abord une cible "pour des raisons géopolitiques", elle est aussi une cible aux yeux d'individus n'ayant pu trouver leur place dans la modernité occidentale qu'elle représente, estime Michel Wieviorka. Une autre raison possible : la France ne serait pas à la hauteur des attentes de certaines personnes qui préfèrent alors se tourner vers d'autres modèles, même les plus radicaux. "Il faut se préparer à être dans une monde de violence", conclut-il.
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