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Présidentielle : "Il n'y a eu aucun véritable débat sur l'état d'urgence" pour Amnesty International

l'occasion des élections présidentielle et législatives l'ONG Amnesty International organise une journée de mobilisation autour du guide "info ou intox". L'occasion de souligner le danger de l'état d'urgence.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des militaires de l'opération Sentinelle sont déployés devant la tour Eiffel à Paris, le 29 septembre 2016. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

L'ONG Amnesty International organise samedi 15 avril, dans une vingtaine de villes en France, une journée de mobilisation autour du guide "info ou intox" lancé à l'occasion des élections présidentielle et législatives. "Dans les discours, depuis de nombreux mois, un certain nombre d'idées reçues sont véhiculées dans le débat public", a déclaré vendredi sur franceinfo Nicolas Krameyer, responsable du programme "Libertés individuelles et publiques" au sein d'Amnesty International France.

Parmi les points abordés par l'ONG : l'accueil des réfugiés et l'état d'urgence, déclenché après les attentats de novembre 2015. "Pour l'état d'urgence, il n'y a eu aucun véritable débat entre les candidats", estime Nicolas Krameyer, avant d'ajouter : "On voit bien que l'état d'urgence est en train de s'installer dans la durée. C'est un danger parce que l'état d'urgence, c'est s'abstraire d'un certain nombre de garanties de l'état de droit. La plupart des candidats font comme si ce danger majeur n'existait pas."

L'enjeu de l'état d'urgence

"L'état d'urgence a permis des milliers de perquisitions et d'assignations à résidence sans autorisation judiciaire, affirme Nicolas Krameyer. 99,7% des personnes qui ont été touchées n'ont pas été poursuivies en lien avec des activités terroristes. L'état d'urgence a aussi permis d'interdire plus de 140 manifestations en France. C'est pour cela que nous souhaitons porter ces enjeux dans le débat public en France". Selon ce responsable d'Amnesty International France, "s'il y a une solution pour lutter contre les personnes sur le point de commettre des attentats, c'est sûrement en renforçant les moyens de la justice et de la police tout en respectant l'état de droit."

Dans le cadre de la campagne, Amnesty International a transmis aux candidats un questionnaire reprenant dix points relatifs au respect des droits fondamentaux. Pour le moment, cinq candidats ont répondu à l'ONG (Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou). "Cela montre, selon moi, que les droits humains ne sont pas une priorité pour beaucoup de candidats", regrette Nicolas Krameyer.

Nicolas Krameyer : s'il y a une solution pour lutter contre les personnes sur le point de commettre des attentats, c'est sûrement en renforçant les moyens de la justice et de la police tout en respectant l'Etat de droit."

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