Etat d'urgence : le bâtonnier de Paris appelle à la défense des libertés publiques
Décrété quelques heures après les attentats, l'état d'urgence a été prolongé jusqu'à fin février.
"Il y a en ce moment quelque chose qui recule dans nos libertés publiques." Pour sa dernière grande prise de parole publique, le bâtonnier de Paris a appelé vendredi 11 décembre à la mobilisation pour la défense de libertés publiques. Me Pierre-Olivier Sur, qui cèdera sa place en janvier à Frédéric Sicard, après deux années à ce poste, a pris position, lors de la rentrée solennelle du premier barreau de France, alors que le débat sur les exigences sécuritaires et les libertés publiques agite la France, depuis l'instauration de l'état d'urgence, après les attentats du 13 novembre à Paris.
L'avocat a estimé que le recours à ce régime d'exception était "un subterfuge permettant à l'Etat de contourner le manque d'enquêteurs, de magistrats instructeurs et d'avocats". "Si les mesures de sûreté administratives sont évidemment nécessaires, rien ne justifie qu'on déroge au droit. Plus que jamais, nous avons un rôle à jouer", a-t-il lancé.
Un appel à éviter les dérives
S'adressant à la ministre de la Justice assise à quelques mètres de lui, il a de nouveau "exigé" des pouvoirs publics "que l'état d'urgence soit limité dans le temps, que les procédures prévoient le respect des droits de la défense et soient soumises au juge judiciaire" pour éviter toute dérive.
Décrété quelques heures après les attentats, l'état d'urgence permet notamment des perquisitions administratives à toute heure et des assignations à résidence sans passer par un juge. Il a été prolongé jusqu'à fin février.
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