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Qui sont les deux fugitifs encore recherchés après l'arrestation de Salah Abdeslam ?

Les enquêteurs continuent de traquer ces deux fugitifs, soupçonnés d'être liés aux attentats du 13 novembre.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Capture d'écran d'une caméra de surveillance sur laquelle apparaissent Mohamed Abrini et Salah Abdeslam à la caisse d'une station-service de Ressons-sur-Matz, dans l'Oise, le 11 novembre 2015. (AFP)

Salah Abdeslam a été arrêté vendredi 18 mars à Molenbeek, en banlieue de Bruxelles. Mais deux hommes soupçonnés d'être liés aux attentats du 13 novembre échappent toujours aux policiers. Qui sont-ils ? Francetv info fait le point.

>> Suivez les derniers développements après l'arrestation de Salah Abdeslam

Mohamed Abrini, alias "Brioche", petit délinquant radicalisé de Molenbeek

"Corpulence athlétique, 1,80 mètre, cheveux foncés, yeux bruns, visage fin, dangereux et probablement armé". Mohamed Abrini a disparu des écrans radar depuis le 12 novembre. Ce Belgo-Marocain de 31 ans est sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par la justice française le 24 novembre. Bien connu des services de police pour de multiples vols et détention de drogue, il est suspecté de complicité dans la préparation des attentats.

Mohamed Abrini, alias "Brioche", est né le 27 décembre 1984. Il a grandi avec ses trois frères et ses deux sœurs dans la commune bruxelloise de Molenbeek à côté de la famille Abdeslam. "Salah et Mohamed sont copains depuis l'adolescence", selon des proches. A 18 ans, il abandonne ses études de soudeur et commence à graviter dans la mouvance islamiste de la commune. Associé dans un snack, il quitte l'établissement il y a quelques mois, avant qu'il ne fasse faillite. 

Une photo de Mohamed Abrini diffusée le 24 novembre 2015 par la police fédérale belge. (FEDERAL POLICE / BELGA / AFP)

Il multiplie les voyages durant l'été 2015. En juin, "Brioche" atterrit à Istanbul. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir effectué "un bref passage" en Syrie. Son jeune frère, Souleymane, 20 ans, y est mort en 2014, après avoir combattu dans la katiba Al Muhajireen, l'unité de combattants d'Abdelhamid Abaaoud, l'organisateur présumé des attentats parisiens. Mi-juillet, Mohamed Abrini est repéré au Royaume-Uni, notamment à Birmingham, fief des islamistes britanniques. En août, il part au Maroc, depuis l'Allemagne. Puis sa trace disparaît jusqu'aux jours précédant les attentats.

Les 10 et 11 novembre, il accompagne en voiture Salah Abdeslam et son frère Brahim, un des kamikazes du 13 novembre, qui effectuent deux allers-retours entre Paris et Bruxelles pour louer des planques en région parisienne qui serviront au commando. Le 12, il est repéré en Belgique dans une station-service près de la frontière française, dans une des voitures du convoi qui emmène les assaillants à Paris. Depuis, il est introuvable. A-t-il participé aux attentats, fourni une assistance logistique ou seulement fait office de chauffeur ? Sa famille assure qu'il était à Bruxelles le soir du 13 novembre.

Soufiane Kayal, de son vrai nom Najim Laachraoui

Le mystère est levé : on connaît désormais la véritable identité de Soufiane Kayal, l'un des complices des commandos du 13 novembre toujours en fuite. Son vrai nom est Najim Laachraoui. Il est âgé de 24 ans, a annoncé lundi 21 mars le parquet fédéral belge, trois jours après l'arrestation de Salah Abdeslam. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir été en liaison téléphonique avec certains membres des commandos le soir du 13 novembre.

Le 9 septembre, à la frontière austro-hongroise, il avait été contrôlé avec de faux papiers au nom de Soufiane Kayal. Il était accompagné de Salah Abdeslam et de Mohamed Belkaïd, un Algérien de 35 ans abattu par la police mardi à Forest, dans le sud-ouest de Bruxelles. Les trois hommes, qui prétendaient se rendre à Vienne pour des vacances, n'avaient alors pas éveillé les soupçons. Et c'est encore au nom de Kayal qu'a été louée l'une des planques utilisées en Belgique, une maison à proximité de Namur.

La photo de la fausse pièce d'identité de Soufiane Kayal, diffusée le 4 décembre 2015 par la police belge. (BELGIAN POLICE / AFP)

Les enquêteurs soupçonnent Kayal et Belkaïd d'avoir été en liaison téléphonique avec certains membres du commando le soir du 13 novembre. Il y a une "forte probabilité" pour que Belkaïd ait été le destinataire du SMS "On est parti, on commence", envoyé à 21h42 par un des kamikazes du Bataclan à un téléphone localisé en Belgique. Un autre numéro belge, qui a appelé ce soir-là Abdelhamid Abaaoud, a émis au même endroit, à Bruxelles.

Le 17 novembre, la fausse carte d'identité de Belkaïd, au nom de Samir Bouzid, a été utilisée pour faire un virement de 750 euros à Hasna Aït Boulahcen, la cousine d'Abaaoud, afin qu'elle lui trouve une planque en région parisienne. Un mandat d'arrêt avait été lancé le 4 décembre contre les pseudos Bouzid et Kayal.

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