Comment Salah Abdeslam est pris en charge par les autorités françaises
Le suspect-clé des attentats de Paris a été mis en examen, mercredi.
Salah Abdeslam a quitté la prison de Beveren (Belgique) pour celle de Fleury-Mérogis (Essonne). Mercredi 27 avril, le suspect-clé des attentats de Paris a été transféré en France. Arrivé en fin de matinée au palais de justice de Paris, le dernier survivant des commandos des attentats de Paris a été mis en examen pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Francetv info fait le point sur ce transfert réalisé dans le plus grand secret.
Transféré dans la nuit par hélicoptère
La Belgique avait récemment donné son feu vert pour la remise de Salah Abdeslam à la justice française. Sous le coup d'un mandat d'arrêt européen à la demande de la France, il a ainsi été transféré dans la nuit et sous escorte du GIGN, l'unité d'élite de la gendarmerie.
Son hélicoptère s'est posé au petit matin sur l'aérodrome militaire de Villacoublay (Yvelines), selon des sources proches du dossier. "Salah Abdeslam a été remis ce jour aux autorités françaises. Le mandat d'arrêt lui a été notifié après son arrivée à 9h05 sur le territoire national", précise un communiqué du parquet de Paris.
Mis en examen pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste"
Escorté par un convoi policier jusqu'au palais de justice de Paris, où il est arrivé vers 11 heures, Salah Abdeslam a été présenté aux magistrats instructeurs. Le procureur de la République a ensuite annoncé, dans un communiqué, sa mise en examen pour "assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste", "séquestration", "détention d'armes et de produits explosifs".
Incarcéré et placé à l'isolement
Selon des sources proches du dossier, Salah Abdeslam a été placé en détention provisoire à Fleury-Mérogis, la plus grande prison d'Europe, en quartier d'isolement. "Il sera pris en charge par une équipe de surveillance dédiée, composée de surveillants aguerris, formés à la détention des personnes réputées dangereuses", a assuré le garde des Sceaux, à la sortie du Conseil des ministres. "Un certain nombre de mesures ont déjà été prises pour que son environnement soit sécurisé", a précisé Jean-Jacques Urvoas.
Les détenus impliqués dans des faits de terrorisme ont un traitement spécial à leur arrivée en détention. Ils sont accueillis dans une unité dédiée d'évaluation, dont seules les prisons de Fleury-Mérogis et Fresnes (Val-de-Marne) sont dotées. Là, une équipe pluridisciplinaire (psy, éducateurs, agents d'insertion et de probation, surveillants...) évalue leur "réceptivité", leur profil et leur dangerosité, explique-t-on à la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP), sollicitée par francetv info. En fonction du résultat de cette évaluation, le détenu est placé dans un quartier adapté ou à l'isolement.
Il ne faisait aucun doute que Salah Abdeslam serait dans un premier temps isolé des autres détenus, ne serait-ce que pour sa propre sécurité, avait précisé la DAP.
Surveillé 24h/24 pour qu'il ne se suicide pas
Le ministre de la Justice Jan-Jacques Urvoas a annoncé que Salah Abdeslam est placé sous vidéosurveillance 24 h/24 dans une cellule de protection d'urgence. "La cellule est équipée d'un dispositif de vidéosurveillance, dont les modalités d'usage ont été fixées conformément aux exigences de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales et du droit français de la protection des données personnelles", a-t-il indiqué dans un communiqué. Et d'ajouter : "La pérennisation éventuelle de cette mesure fera l'objet d'une étude complémentaire."
Selon Philippe Campagne, secrétaire national du syndicat FO Pénitentiaire interrogé par Metronews, Salah Abdeslam sera constamment "entouré par des équipes pluridisciplinaires" et ce, "même s’il devait se rendre à l’infirmerie" pour un problème de santé.
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