13-Novembre : "Les endeuillés sont, eux aussi, traumatisés"
Le professeur Thierry Baubet, spécialiste des traumatismes collectifs, est l'invité du Grand Soir 3 ce dimanche 13 novembre.
"Il y a les victimes et les témoins des attentats qui ont pu être traumatisés, mais aussi les endeuillés, dont un grand nombre d'enfants. On oublie parfois d'en parler", fait remarquer le professeur Thierry Baubet, référent de la cellule d'urgence médico-psychologie (CUMP) de Seine-Saint-Denis.
"Dans les premières heures, les premiers jours d'un drame, on effectue ce qu'on appelle le déchocage. C'est une manière d'entrer en contact avec les personnes traumatisées et essayer de les ramener un peu avec nous dans la vie", explique ce spécialiste des traumatismes collectifs à l'hôpital Avicenne de Bobigny.
Les soins débutent un mois après le choc
Et de développer : "Ensuite, nos interventions sont plus approfondies sur le vécu des événements. Un mois après, on peut proposer une palette de soins : thérapies par la parole, hypnose, thérapies par mouvement oculaire".
"Les études menées avec l'Agence nationale de santé publique sur les victimes des attentats de janvier montrent qu'une prise en charge précoce par des CUMP permettrait un pronostic plus favorable que l'absence d'intervention", observe Thierry Baubet. "Six mois après les attentats de janvier, 40% des personnes exposées présentent encore des troubles post-traumatiques ou dépressifs. Pour les attentats de novembre, une étude vient d'être lancée. Les résultats seront connus en 2017".
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