Cet article date de plus de huit ans.

Vidéo Nice, 14 juillet 2016, 22h34...

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
VIDEO. Complément d'enquête. Nice, 14 juillet 2016, 22h34...
Complément d'enquête. Nice, 14 juillet 2016, 22h34... VIDEO. Complément d'enquête. Nice, 14 juillet 2016, 22h34...
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Le soir du 14 juillet à Nice, Magalie faisait partie de l’équipe de policiers qui a abattu le terroriste ayant tué 86 personnes. Pour "Complément d'enquête", elle témoigne pour la première fois. Extrait.

Nice a vécu un 14-Juillet de cauchemar sur la promenade des Anglais, quand un camion de 19 tonnes a foncé dans la foule, faisant 86 morts et 400 blessés. Romain Boutilly a recueilli pour "Complément d’enquête" le témoignage exclusif des agents qui ont tenté d’arrêter le véhicule et celui des policiers qui ont abattu le conducteur.

Pour le magazine, Magalie, 36 ans, gardienne de la paix, a accepté de témoigner pour la première fois. Elle faisait partie de l'équipe de policiers chargée de sécuriser la promenade des Anglais, noire de monde pour les festivités. Un peu après 22 heures, elle voit partir un mouvement de foule. Avec son équipe, elle remonte la célèbre avenue en sens inverse, pour voir de quoi il s'agit. 

Le visage caché, Magalie raconte le drame. Le camion a déjà parcouru 1,5 kilomètre sur la célèbre promenade. Les policiers tentent d’arrêter le véhicule. Magalie court au milieu de la foule. "Quand on arrive à la cabine, on avait l'arme à la main. Le conducteur, il prend une arme et il nous tire dessus. Moi, c'est la première fois de ma vie que je me prenais un canon à 2, 3 mètres de ma tête, et j'ai encore cette image." 

"Faut y aller… même si on doit mourir"

"On repart en courant derrière le camion avec mes deux collègues, et c'est là qu'on commence à voir le massacre. Nous, on court derrière le camion, et il y a des gens qui… Il y a des corps. En fait, je le vois comme si je regardais un film, et j'ai pas l'impression que c'est réel... On réalise, en fait... que devant nous, il y a un attentat. Donc là, on court, et plus que tout, on veut que ça s'arrête. J'avance à la cabine. C'est là que j'entends les deux, trois premiers coups de feu, et je me dis 'faut y aller', 'faut y aller, même... même si on doit mourir, mais il faut l'arrêter'. Donc moi, je m'avance à la cabine, et je tire à plusieurs reprises par la fenêtre passager. Après, je me recule, j'entends encore des coups de feu, des coups de feu, et je vois la tête de... de ce terroriste, qui était inerte sur le côté passager."

Le camion a été neutralisé après 2,5 kilomètres de course folle. Peu après, les secours découvrent l’effroyable scène de crime. "On se dit ‘qu’est-ce qu’on peut faire maintenant ?’ On retourne à l’arrière du camion. Je regarde autour de moi et je vois que des gens morts. Il y a un monsieur qui gémit, qui essaie de parler. Je suis complètement perdue, je ne sais pas quoi faire…", continue la jeune femme, la voix brisée...

Extrait de "Menace terroriste : dans la tête des flics", un document diffusé dans "Complément d'enquête" le 22 septembre 2016.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.