Attentat de Nice : un véhicule lancé pour tuer, une arme déjà utilisée dans des attaques islamistes récentes
Un poids lourd a fauché mortellement au moins 84 personnes à Nice (Alpes-Maritimes). L'attentat n'a pas été revendiqué pour le moment.
C'est un mode opératoire connu des services de l'antiterrorisme. Un camion a fauché mortellement des dizaines de personnes, jeudi 14 juillet à Nice, sur la promenade des Anglais. Au moins 84 personnes sont mortes, selon un dernier bilan donné à 7h30 par le ministère de l'Intérieur.
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Si l'attentat n'a pas encore été revendiqué, une telle utilisation de véhicules n'est pas une première en Occident : deux attaques au nom du jihad prenant pour cibles des militaires ont récemment marqué les esprits. En mai 2013, deux Londoniens d'origine nigériane avaient renversé en voiture le jeune soldat Lee Rigby à Londres avant de le larder de coups de couteau.
Sur une vidéo filmée juste après l'agression, l'un des meurtriers déclarait avoir voulu venger les "musulmans tués par des soldats britanniques". Lors de son procès, ce père de six enfants a déclaré qu'il était en "mission" en tant que "soldat d'Allah" et "en guerre contre la Grande-Bretagne", en invoquant la loi du talion.
Passer à l'action, avec n'importe quelle arme
Quelques mois plus tard, en octobre 2014, un Canadien de 25 ans récemment converti aux thèses jihadistes avait foncé au volant de sa voiture sur trois militaires, en tuant un et en blessant un autre, au bord d'une route dans la banlieue de Montréal. Cerné par la police au terme d'une course-poursuite, l'assaillant s'était extirpé de son véhicule, couteau en main, avant d'être abattu. En rupture familiale, le jeune homme voulait rejoindre la Syrie.
Depuis plusieurs années, Al-Qaïda et le groupe Etat islamique exhortent, à longueur d'articles ou de vidéos sur internet, leurs recrues et leurs volontaires à passer à l'action sans attendre, sans ordres précis, sans organisation pour les entraîner ou les soutenir. Passer à l'action de manière isolée et avec n'importe quelle arme disponible, telle était la consigne donnée en septembre 2014 par Abou Mohammed Al-Adnani, porte-parole officiel de l'organisation jihadiste Etat islamique.
Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle, débrouillez-vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture...
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