Menace terroriste : il est "impossible" de juguler le risque individuel d'attentats, estime l'ancien juge Marc Trévidic
"Il y a un contexte qui fait que les gens instables peuvent faire n'importe quoi", a déclaré l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, invité de franceinfo mercredi 1er novembre, en réaction à l'intervention mardi de policiers dans le RER à Paris. Les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur une femme qui tenait des propos menaçants, sans qu'on ne sache pour l'heure si elle était radicalisée, instable, ou les deux. "Il y a de très fortes tensions. Manifestement, des gens instables peuvent faire n'importe quoi, car ils sont poussés par une vague de fond. On parle d'attentats, de groupes terroristes, de Palestiniens et d'Israéliens tués..." Il est "impossible" de juguler le risque individuel d'attentats, estime Marc Trévidic, pour qui les passages à l'acte individuel sont la principale menace terroriste en France.
Les personnes instables sont des profils "très compliqués" à appréhender, car "on ne peut pas faire grand-chose avec les gens qui ont des problèmes d'ordre psychiatrique : ils échappent à la justice pénale, ils se retrouvent dans des hôpitaux et ils sont remis dehors avec des traitements qu'ils suivent, ou pas." Or, "le monde psychiatrique est complètement paupérisé en France, tout le monde sait que la psychiatrie est le parent pauvre du parent pauvre du parent pauvre de la médecine. Les hôpitaux ne peuvent pas gérer toute la population instable psychiatriquement, donc ils leur donnent des traitements et les remettent rapidement dehors. C'est ça, la réalité".
Une situation qui a des conséquences sur le système juridique "en cour d'assises, on a beaucoup de gens qui ont des altérations du discernement. Les maisons d'arrêt ont des services médico-psychologiques régionaux, car on y a mis des gens instables."
Quant aux Jeux olympiques de Paris 2024, Marc Trévidic estime "qu'on met énormément de moyens donc on va pouvoir empêcher des attentats structurés, par contre, les électrons libres du jihad, les gens qui vont dans les files d'attentes, là c'est dangereux". Impossible donc de réguler le risque individuel ? "Impossible", affirme le juge.
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