Alpes-Maritimes : la justice engage une procédure pour empêcher une famille d'appeler son bébé Mohamed Merah
Le premier adjoint de Nice, Christian Estrosi, a estimé, vendredi, que ce nom, lié au terroriste de Toulouse, pouvait être contraire à l'intérêt de l'enfant né à Nice il y a 15 jours.
Non au nom. Le parquet de Nice a engagé une procédure pour modifier le prénom d'un bébé, déclaré début novembre dans la ville, sous le nom de "Mohamed, Nizar Merah". Un nom évoquant celui du tueur jihadiste de Toulouse et Montauban en 2012, a déclaré le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, vendredi 18 novembre. La justice avait été saisie le 14 novembre dans la journée par la mairie de Nice par la voix du premier adjoint, Christian Estrosi (Les Républicains).
"Il est évident, et c'est en tout cas le point de vue du parquet de Nice, que donner un prénom à un enfant qui a déjà le nom d'un terroriste très notoirement connu en France est quelque chose qui peut porter préjudice à l'enfant, a exposé le procureur. Le parquet a donc saisi le juge aux affaires familiales comme le lui permet le Code civil." La décision sera prise "dans les prochains jours" et "s'appliquera immédiatement, quelle que soit ensuite la décision des parents". Ces derniers auront une possibilité de recours.
Une enquête sur le contexte familial
En France, les officiers d'état-civil ne peuvent plus décider d'interdire un prénom. La municipalité estime cependant que ce choix des parents "pouvait être contraire à l'intérêt de l'enfant" et assimilé à une apologie du terrorisme.
"Alors que notre ville a été touchée de plein fouet par un attentat cet été et que ses habitants sont encore meurtris, il est inadmissible de constater de tels agissements. C'est pour cette raison que nous avons alerté le procureur afin qu'il prenne les mesures adéquates pour faire modifier cet acte de naissance dont le contenu porte atteinte à notre République", a indiqué Christian Estrosi, premier adjoint et président de la Métropole Nice Côte d'Azur, dans un communiqué.
"Bien sûr, il y aura une enquête sur le contexte familial car il y a là quelque chose d'alertant pour le parquet pour comprendre le contexte dans lequel cet enfant serait amené à grandir", a ajouté le procureur.
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