Cet article date de plus d'un an.

Suisse : le suicide collectif d'une famille française à Montreux était préparé et même répété

Les cinq membres de la famille s'étaient jetés un à un du balcon du 7e étage de leur immeuble en mars 2022.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'immeuble où habitait la famille qui s'est suicidée à Montreux (Suisse), en mars 2022. (CORALIE FEBVRE / AFP)

Un geste prémédité. Le suicide collectif d'une famille française à Montreux, en Suisse, dont les cinq membres s'étaient jetés un à un du balcon du 7e étage de leur immeuble en mars 2022, a été préparé et même répété, révèle mardi 21 mars le ministère public, qui devrait classer l'affaire.

Le 24 mars 2022, le passage à l'acte de cette famille qui vivait en autarcie dans un immeuble cossu de Montreux, à deux pas du casino de cette ville chic du bord du lac Léman, avait provoqué la consternation. Le père de famille de 40 ans, son épouse, la sœur jumelle de cette dernière ainsi que la fillette du couple, âgée de 8 ans, étaient décédés. Seul le fils adolescent avait survécu à la chute, mais était grièvement blessé et dans le coma.

Si l'enquête avait très vite conclu à un suicide, les conclusions du ministère public du canton de Vaud révèlent "que la mère et sa sœur présentaient des personnalités dominantes et possessives, contrastant avec un père effacé", et qu'elles avaient "une forte emprise sur les enfants et les maintenaient dans la croyance d'un monde qui leur était hostile".

Mode de vie survivaliste

Comme le laissaient déjà penser les premiers éléments de l'enquête de la police, la famille vivait en mode survivaliste, les enfants n'avaient quasiment aucun contact extérieur, étaient scolarisés à la maison et seule la sœur jumelle de la mère allait régulièrement au travail. Selon l'enquête, la famille avait "préparé, répété et organisé son départ vers 'un monde meilleur'", sans toutefois avoir fixé de date précise, et elle attendait un événement déclencheur.

Ni la mère ni la petite fille n'étaient enregistrées auprès des autorités, mais le grand frère était censé être scolarisé à la maison et c'est une procédure de vérification par deux policiers, le 24 mars 2022 au matin, qui semble avoir poussé la famille à passer à l'acte.

Quant au fils, "il a été entendu, mais il n'est pas en mesure de faire le récit du déroulement des faits. Il est physiquement rétabli et pris en charge par le Service des curatelles et tutelles professionnelles", précise le ministère vaudois, appelant à la plus grande retenue à l'égard de ce garçon mineur.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.