Suicides en prison : polémique sur les chiffres
La différence entre le chiffre officiel et celui de l'OIP peut s'expliquer par le fait que certains de ces décès sont dûs à une absorption massive de médicament. Des morts suspectes, qui ne sont pas toujours classées en suicide par l'Administration.
_ Mais au-delà de cette polémique, la Chancellerie reconnaît que 2009 risque d'être une triste année record. Le nombre de suicides pourrait être plus élevé que les années précédentes : 115 morts en 2008, 96 en 2007 et 93 en 2006.
Pour faire face à cette urgence, il y a quelques jours, Michèle Alliot-Marie a réclamé à l'Administration Pénitentiaire une analyse sur tous les cas de suicides intervenus depuis le début de l'année. Cette étude devrait être sur son bureau dès la semaine prochaine.
_ Place Vendôme on affirme aussi, pour le futur, vouloir s'inspirer de programmes de prévention mis en place dans des pays comme l'Autriche, l'Espagne ou l'Allemagne, où le nombre de suicides en prison est beaucoup plus faible qu'en France.
L'observatoire international des prisons, L'OIP, de son coté, tire la sonnette d'alarme. "Il faut des mesures immédiates" réclame l'un de ses responsables, François Bès.
Le coordinateur de l'association pour l'Ile-de-France estime pour sa part que "les mesures prises jusqu'à présent se sont limitées à prévenir le passage à l'acte, par exemple en multipliant le nombre de rondes des gardiens. En revanche, rien n’a été fait pour mettre un terme au surpeuplement des prisons. Et la prise en charge psychologique et psychiatrique des détenus demeure toujours aussi faible".
Matthieu Aron
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