Rudy : le caractère "antisémite" retenu par la justice
Après deux jours pendant lesquels les contours judiciaires de l'enquête étaient encore "flous", on sait désormais le chemin qu'emprunte la justice, à la suite de l'agression dont a été victime Rudy, un jeune juif de 17 ans, samedi soir à Paris près des Buttes-Chaumont (XIXe).
L'information judiciaire ouverte aujourd'hui vise donc les chefs de "tentative de
meurtre aggravée par le caractère antisémite" de l'agression et de "violences en
réunion avec circonstances aggravantes". C'est Jean-Claude Marin, le procureur de la République de Paris, qui en a fait l'annonce en fin d'après-midi.
La victime est toujours hospitalisée, après être sortie hier du coma artificiel. Les coups les plus violents ont été portés à la tête, et aux flancs de l'adolescent, qui a subi de multiples fractures.
En réponse au débat né dans les médias, quant à déterminer s'il s'agissait d'une agression gratuitement antisémite ou d'une bagarre entre bandes rivales, Jean-Claude Marin n'a pas véritablement tranché, évoquant même un "antisémitisme par incidence". Et le caractère "antisémite" est donc bel et bien retenu par l'information judiciaire.
"De manière assez primaire on a une sorte d'identification à une communauté
présupposée africaine ou noire d'un côté, à une communauté juive de l'autre.
C'est un antisémitisme par incidence", a déclaré Jean-Claude Marin.
_ "On ne retient pas une volonté d'agresser particulièrement une personne
d'origine juive mais un membre de cette bande de jeunes juifs", a-t-il ajouté,
en précisant que lors de l'agression "des insultes antisémites ont fusé de même
que dans d'autres bagarres des insultes racistes".
Cinq mineurs, déférés hier soir au parquet de Paris, pourraient bientôt soit être mis en examen, soit placés sous le statut de "témoin assisté".
Matteu Maestracci avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.