Retour à la case prison pour Le Floch-Prigent
VIP ou pas, la justice ne badine pas avec les obligations qui accompagnent une mesure de liberté conditionnelle. Ainsi, Loïc Le Floch-Prigent, l’un des premiers capitaines d’industrie à avoir connu l’incarcération, va devoir retourner en prison, selon un arrêt rendu par la cour de cassation.
Le 16 juin dernier, la cour d’appel de Versailles avait révoqué partiellement, à hauteur de six mois, la libération conditionnelle que Loïc Le Floch-Prigent avait obtenue en juin 2005, permettant son interpellation à tout moment. La chambre d’application des peines jugeant que l’ex-PDG d’Elf-Aquitaine avait "manqué à l’obligation d’indemniser la partie civile en proportion de ses facultés contributives" : il n’a pas versé les indemnités dues à son ancienne société.
L’ancien patron du groupe pétrolier s’était alors pourvu en cassation, arguant que cette décision était rendue caduque par la "transaction" conclue avec la partie civile. Ce pourvoi vient d’être rejeté, conformément aux recommandations du ministère public. C’est donc désormais au parquet général de Versailles d’organiser matériellement son retour en détention.
Abus de biens sociaux
Loïc Le Floch-Prigent, 66 ans, PDG d’Elf-Aquitaine de 1989 à 1993 (et ancien PDG de la SNCF, 1995-1996), avait été condamné le 12 novembre 2003 à cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende dans le volet principal de "l’affaire Elf", pour abus de biens sociaux. Il avait été reconnu coupable du détournement de plusieurs centaines de millions d’euros des caisses du groupe pétrolier, absorbé depuis par Total.
L’ancien capitaine d’industrie a effectué un peu moins de six mois de détention provisoire en 1996 (juillet-novembre), puis 14 mois entre fin janvier 2003 et avril 2004, date à laquelle il a bénéficié d’une suspension de peine pour raisons de santé. Loïc Le Floch-Prigent avait ensuite bénéficié de cette mesure de liberté conditionnelle.
Gilles Halais, avec agences
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