Renault s'excuse mais Carlos Ghosn reste
Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, a confirmé hier lors d’une conférence de presse que l'hypothèse de l'espionnage du profit d'une puissance étrangère était désormais abandonnée au profit de la piste d'une escroquerie au renseignement au détriment du groupe.
Ces déclarations ont conduit les dirigeants de Renault, lors d’un conseil d’administration extraordinaire, à présenter aux cadres“ leurs excuses et leurs vifs regrets ”.
Renault fait amende honorable mais pour François Baroin “ l'amateurisme invraisemblable ” dans cette fausse affaire d'espionnage fait qu'“on ne pourra pas laisser cela sans
suite” même si la démission du PDG Carlos Ghosn n'est “pas le sujet aujourd'hui”, a déclaré le porte-parole du gouvernement.
_ De son côté, le ministre de l'Industrie a affirmé que les excuses publiques du PDG de Renault ne marquaient pas “la fin de cette histoire”. Eric Besson va attendre les résultats d'un audit interne sur l'affaire.
_ Ce matin sur France Info, Martine Aubry a estimé que le patron de la firme Carlos Ghosn n’a pas réellement tiré les conséquences de ce fiasco.
Pas de démission
Pour tenter de restaurer son image ternie par cette affaire, Renault a annoncé que Carlos Ghosn et Patrick Pélata, le directeur général délégué, renonceront à la part variable de leur rémunération acquise au titre de 2010 et à tout bénéfice de stock-options pour l'exercice 2011.
Le PDG de Renault-Nissan, patron le mieux payé des entreprises du CAC 40 en 2009 avec plus de neuf millions d'euros, renoncera à la part variable de sa rémunération acquise en 2010, soit 1,6 million d'euros. Il conservera la partie fixe de son salaire, 1,2 million d'euros.
Carlos Ghosn n’a pas l’intention de partir de l’entreprise.
Il a aussi refusé la démission de Patrick Pélata, qui avait dit la semaine dernière que, si l'erreur était avérée, “nous en tirerons toutes les conséquences jusqu'au niveau le plus haut de l'entreprise, c'est-à-dire jusqu'à moi”.
_ L'un des cadres licencié à tort par Renault, Bertrand Rochette, “prend acte” des excuses du constructeur et est prêt à
rencontrer le PDG, Carlos Ghosn, et son numéro deux, Patrick Pélata.
Mikaël Roparz, avec agences
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