Renault : La justice s'oriente vers une escroquerie au renseignement
“Les comptes bancaires imputés aux cadres de Renault n'existent pas”, a déclaré Jean-Claude Marin lors d'une conférence de presse.
“Ce qui nous a permis sans doute dans un délai extrêmement
court de renoncer à un certain nombre d'hypothèses, notamment à
celle qui était avancée dans la plainte initiale de la société
Renault”, a-t-il ajouté.
_ Le responsable du service de sécurité de Renault, Dominique
Gevrey, a été mis en examen hier pour “escroquerie en bande
organisée” et placé en détention comme l'avait réclamé le
parquet.
Dominique Gevrey a été interpellé vendredi à l'aéroport de
Roissy-Charles-de-Gaulle alors qu'il s'apprêtait à prendre un avion
à destination de la Guinée.
M. Gevrey est “innocent”, selon son avocat, Me Jean-Paul Baduel,
en ajoutant que dans ce dossier l'on avait affaire “à une paranoïa d'entreprise d'une rare violence”.
“Mon client n'a jamais travaillé d'initiative. On lui demandait des
choses. Ce n'était qu'un petit soldat”, a-t-il ajouté.
_ La procédure s'oriente désormais vers la piste d'une escroquerie, l'enquête préliminaire ouverte en janvier n'ayant réuni aucun élément à l'appui des accusations d'espionnage au profit d'une puissance étrangère avancées par Renault.
Le licenciement d'un autre cadre fin 2009/début 2010 pour des motifs
similaires a également mis la puce à l'oreille des enquêteurs, a ajouté le
procureur.
Il avait été licencié après avoir été accusé d'avoir un compte ouvert au
nom de jeune fille de sa femme dans une banque grenobloise. “Là aussi, les investigations ont montré que ce cadre n'avait pas de compte à la banque postale de Grenoble”, a précisé le procureur.
_ Après les déclarations du parquet, Renault présente ses “excuses ” aux trois salariés accusés “à tort”, promet “réparation” et va“ restaurer l'honneur” des cadres incriminés.
_ Le groupe doit tenir en fin de journée un conseil d'administration extraordinaire.
Mikaël Roparz, avec agences
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