Réforme de la garde à vue : les avocats veulent gagner plus
En France, toute personne placée en garde à vue, et donc privée de sa liberté, peut demander l’assistance d’un avocat. Et quels que soient ses revenus, le justiciable a droit à un avocat commis d’office : dans ce cas, c’est l’Etat qui paye.
Jusqu’à présent, l’avocat ne pouvait s’entretenir avec son client que 30 minutes et il était payé environ 60 euros pour une visite dans la journée, 90 pour la nuit.
Désormais, il peut assister son client durant la totalité des interrogatoires.
Pour cette "assistance renforcée", la Chancellerie propose un forfait de 300 euros hors taxes pour les premières 24 heures de garde à vue, et de 150 euros par jour pour une éventuelle prolongation.
Les avocats ont fait leurs calculs : ils estiment être payés en-dessous du Smic.
Place Vendôme, l’on évalue la présence effective de l’avocat à environ trois heures en moyenne : ce qui fait 100 euros de l’heure. Et la Chancellerie fait remarquer que le même service est rémunéré 299 euros en Allemagne, 180 en Espagne et 167 aux Pays-Bas.
Trois-cents euros : c'est insuffisant, selon les robes noires, qui se mobilisent aujourd’hui pour obtenir une meilleure rémunération. Dans certains tribunaux, le mouvement ira jusqu’à la grève totale des audiences, comme à Nantes, Rennes, Le Mans, Lyon, Bordeaux, Libourne, Agen ou Strasbourg.
_ A Paris, qui concentre près de la moitié des 50.000 avocats français, une manifestation est prévue cet après-midi du Palais de justice à l’Opéra.
Gilles Halais, avec agences
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