Publicité trompeuse : une Caisse d’épargne mise en examen
Publicité alléchante. Celle distribuée en 2001 par la Caisse d’Epargne Ile-de-France promet "un capital doublé en six ans" . Histoire de finir de convaincre le client de la bonne affaire : la photo d’une flûte de champagne assortie du commentaire "bonne année !". Le nom de ce produit financier miracle ? "Doubl’ô" au nom prédestiné, fait l’objet d’une campagne offensive de pub. En l’espace des quelques mois pendant lesquels il est commercialisé, près de 240.000 clients mordent à l’hameçon marketing.
Bilan six ans plus tard ? Les souscripteurs s’étranglent en découvrant que loin de doubler leur mise, ils la récupèrent à peine. Sans aucun intérêt. La banque leur propose un modeste dédommagement que certains refusent préférant aller en justice. La semaine dernière la Direction des Fraudes leur a apporté son soutien en épinglant l’Ecureuil pour "publicité trompeuse".
Pour le juge d’instruction qui demande cette mise en examen, l’objectif est simple : "les Caisses d’épargne vont devoir s’expliquer sur les raisons qui les ont amenées à s’engager sur un doublement du capital versé". "Outre les aspects déontologiques, ce qui est scandaleux, c’est que seuls les clients prenaient des risques avec ce produit alors que la Caisse, elle, prélevait de 1 à 2% de frais d’entrée et de gestion sur les sommes collectées, c'est-à-dire qu’elle gagnait de l’argent pendant que ses clients en perdaient", s’indigne dans Le Parisien Daniel Richard, avocat des clients dans cette procédure.
Pour sa défense, la banque affirme que les conditions du marché n’avaient pas permis le doublement du capital, que c’était une simple possibilité, et non pas une certitude…
Caroline Caldier avec agences
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