Il n'a rien oublié de ce jour où l'horreur a frappé le petit village de Quatzenheim (Bas-Rhin). Yves Bailleux est l'un des premiers à avoir découvert le cimetière juif profané. Il habite la maison qui surplombe le cimetière. Le matin de la profanation, sa femme l'a prévenu, en pleurs. Depuis, il est devenu veilleur de mémoire, en charge de la surveillance du cimetière. Un engagement et une forme de condamnation, pour lui, de la profanation.Sentiments d’impuissance et d'impunitéLe matin du 19 février 2019, 96 tombes sont découvertes profanées, marquées à la bombe de croix gammées. Le jour même, Emmanuel Macron se rend sur place. L'émotion est nationale. Devant les familles et les journalistes, il s'engage à légiférer et à punir. Des enquêteurs sont dépêchés de Paris. Des drones survolent le Bas-Rhin pendant des jours et une cellule de lutte contre la haine antisémite est montée. Des moyens considérables sont mis en place, mais les auteurs n'ont toujours pas été retrouvés.