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Procès Fourniret : le calvaire de la première victime

Au cinquième du procès, la cour d’assises des Ardennes examine le calvaire vécu par la première victime des Fourniret : Isabelle Laville, 17 ans, enlevée, violée et tuée près d’Auxerre en 1987…
Article rédigé par franceinfo
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Campé sur les positions qu’il a prises dès le début du procès, Michel Fourniret a refusé de répondre aux questions du président. "Vous répondre signifierait que je conçois ma présence ici comme quelqu’un qui accepte de répondre à moitié, ce qui n’est pas le cas", a déclaré l’accusé qui refuse de parler depuis le début de l’audience, car il n’a pas obtenu le huis clos. "Je ne demande pas mieux que ma tête tombe en public sur le
billot, c'est souhaitable. Mais mes paroles n'iront pas en public", a poursuivi Michel Fourniret

Son épouse Monique Olivier, accusée d’enlèvement et de complicité de viol, a de son côté déclaré : "Je reconnais les faits, je regrette beaucoup".

Selon des déclarations consignées dans le dossier d’instruction, le 11 décembre 1987, Monique Olivier a persuadé la collégienne de 17 ans de monter à bord de la camionnette du couple. Plus loin, Fourniret attendait sur le bord de la route, feignant une panne d’essence. Il est monté à son tour. La jeune fille a ensuite été violée puis étranglée par Fourniret, selon les déclarations qu’il a faites au cours de l’instruction. Le corps de la jeune fille n’a été retrouvé qu’en 2006, au fond d’un puits, sur les indications de l’accusé.

La “chasse” aux jeunes vierges

Pour l’avocat de la famille Laville, ce premier crime est clairement "l’acte rituel du pacte satanique" conclu entre les époux, au terme duquel Monique Olivier aurait accepté de l’aider à "chasser" des filles vierges en échange de son engagement à tuer un ex-mari. Isabelle Laville aurait été soigneusement choisie "pour sa ressemblance, pour reconstituer la défloration de Monique Olivier", avait expliqué hier la policière belge Catherine Beauret.

A l'audience, le père de la victime s'en est pris aux magistrats du parquet d'Auxerre qui avaient classé le dossier au bout d'une semaine d'enquête. "Ma fille, ce n'était pas un chien égaré sur la route. Peut-être que si ce chien avait appartenu à la bourgeoisie d'Auxerre, on aurait fait des recherches. Mais pour ma fille, on a classé sans suite (...) Depuis ce jour-là, j'ai un sentiment de haine envers cette justice-là," a martelé Jean-Pierre Laville.

L’examen de ce premier crime reproché à Fourniret se poursuivra demain.

Gilles Halais avec agences

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