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Procès du berger de Castellar : double acquittement

Après deux heures de délibéré, la cour d'assises d'appel des mineurs des Bouches-du-Rhône a prononcé un double acquittement dans le procès de l'assassinat du berger de Castellar en 1991.
Article rédigé par franceinfo
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On risque bien de ne jamais savoir qui a tué Pierre Leschiera, il y a 17 ans à Castellar.

Alain et Jérôme Verrando, co-accusé, ont tous deux réaffirmé leur innocence à la fin des débats. L'avocat général Roland Mahy avait requis, jeudi, 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'Alain Verrando et l'acquittement de Jérôme Verrando. Acquittés en 2002 et 2007, ils étaient rejugés en appel depuis le 12 novembre pour l'assassinat du berger Pierre Leschiera, tué de deux décharges de chevrotine à l'aube du 17 août 1991 à Castellar, sur les hauteurs de Menton.

Les avocats de l'oncle ont plaidé l'acquittement pendant plus de trois heures, dénonçant ce procès en appel comme un "monstre judiciaire" et un "Ovni procédural" . Il réunit deux dossiers jugés séparément en première instance, qui plus est devant les assises des mineurs car Jérôme Verrando avait 16 ans au moment des faits. Les deux accusés ont 59 et 34 ans désormais.

Sur le fond, la défense a asséné que le dossier de l'accusation était "vide", qu'il n'y avait pas de preuve qu'Alain Verrando était présent sur les lieux du crime et que les supposés résidus de tir retrouvés sur lui avaient été invalidés par une contre-expertise. Elle a aussi reproché aux enquêteurs d'avoir écarté toute autre piste, notamment celle d'Emile Muratore, un ami d'Alain Verrando décédé en 2004, qui avait dit sur écoutes connaître l'assassin avant de se rétracter. "Ce n'est pas avec une injustice qu'on sèche ses larmes", a lancé Me Gérard Baudoux, l'un des avocats de l'oncle, ajoutant que "l'intime conviction n'était pas une loterie".

Me Béatrice Dupuy a dénoncé le "délit de sale gueule" à l'encontre d'un accusé "qui ne passe pas bien". Me Paul Lombard a souligné que "même dans l'affaire d'Outreau", les défauts de l'enquête n'avaient pas été dénoncés en termes aussi virulents par l'ensemble des parties, comme cela a été le cas dans ce procès.

Caroline Caldier avec agences

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