Procès des viols de Mazan : "Il était indispensable de diffuser ces images", estime un ancien magistrat

La cour est revenue, vendredi, sur sa décision de diffuser les vidéos des viols subis par Gisèle Pelicot lors du procès de Mazan.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Gisèle Pélicot marche dans le palais de justice d'Avignon en compagnie de ses enfants et de ses avocats (DAUPHIN PHILIPPE / MAXPPP)

Denis Salas, ancien magistrat, secrétaire général de l’association française pour l’histoire de la justice estime, vendredi 4 octobre sur franceinfo qu'il "était indispensable de diffuser ces images", alors que la cour est revenue sur sa décision de diffuser les vidéos des viols subis par Gisèle Pelicot lors du procès de Mazan.

Finalement, les journalistes et le public pourront découvrir les images de viols lors du procès de Dominique Pelicot, accusé d'avoir drogué sa femme pour l'offrir à des hommes recrutés sur Internet. "Nous avons eu un débat analogue lors des procès du terrorisme, notamment du Bataclan, où la discussion sur l'opportunité de diffuser des images a été très, très vive et finalement, elle a été acceptée, notamment à la demande des parties civiles", explique Denis Salas.

"Il était indispensable de diffuser ces images à la cour"

Le rétropédalage de la cour criminelle du Vaucluse satisfait l'ancien magistrat : "À partir du moment où l'enjeu de ces images filmées, c'est de déterminer le rôle que chacun a joué dans cette affaire, notamment le degré de consentement ou de non-consentement de la victime à travers la vision des images, il était indispensable de diffuser ces images à la cour" et "aussi au public".

Selon lui, "c'est aussi dans le prétoire que nous construisons notre réponse au viol et les images en font partie". Denis Salas estime qu'il n'y a pas de risque de troubler le déroulement du procès : "La dignité du débat est respectée, précisément parce que chacun a pris ses responsabilités à la hauteur des enjeux de ce procès."

L'ancien magistrat pense que la diffusion des images permettra la manifestation de la vérité : "Si nous avions organisé le huis clos, on n'aurait pas eu accès à la réalité de la vérité de cet acte criminel. Il aurait été teinté d'un voile d'ignorance. Alors que là, effectivement, grâce aux journalistes, grâce à la presse, nous saurons exactement comment effectivement ces images ont été conçues et la portée qu'elles représentent", assure-t-il.

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