Procès des auteurs présumés d'un guet-apens contre des policiers
L'affaire avait fait grand bruit. Le 13 octobre 2006, peu après 23h, trois policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité) sont appelés pour un vol à la roulotte à Epinay-sur-Seine. Prise en tenaille par deux véhicules rue de Strasbourg, leur voiture est la cible d'un mitraillage ininterrompu de pierres de la part d'individus gantés et masqués. Des gaz lacrymogènes et une arme de poing auraient également été utilisés.
Christophe Estèves, 30 ans, est blessé à la mâchoire (44 jours d'interruption de travail) dans cette agression soigneusement préparée, selon un témoin. Quelques jours avant, une interpellation mouvementée avait provoqué la colère dans la cité d'Orgemont. Deux jeunes, aujourd'hui sur le banc des accusés, avaient proféré des menaces à l'encontre des policiers: "arrêtez de faire les cow-boys, vous allez manger (...) il y aura des représailles".
Seul un des cinq accusés a reconnu sa participation, alors qu'un autre est revenu sur ses aveux. Leur ADN avait été retrouvé sur un sac de pierres. Les téléphones portables des trois autres accusés ont été localisés dans la zone du guet-apens. L'enjeu du procès devra déterminer les intentions des assaillants: faire mal ou tuer.
Après cette agression, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait fait voter une loi permettant de juger tous les agresseurs de policiers, gendarmes et pompiers devant les assises. Une juridiction réservée jusque-là aux atteintes les plus graves.
Antonin Chilot avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.