Procès Colonna: les lettres posthumes du préfet
Premier temps fort de la journée : ce matin, debout face à la famille Erignac, Yvan Colonna affirme la voix nouée, qu'il n'avait pas tué le préfet dont les proches venaient d'évoquer le souvenir. "Je sais que c'est difficile pour vous de m'écouter car cela fait huit ans et demi qu'on vous dit que je suis l'assassin", a déclaré Colonna. "Je sais que vous avez droit à la vérité", a ajouté l'accusé, ému. "La vérité, et je l'ai toujours dit, c'est que ce n'est pas moi qui ai tué votre mari, votre père et votre frère. J'ai noté vos témoignages. Croyez bien que je compatis à votre douleur et que je respecte votre deuil", a-t-il assuré.
Juste avant cette déclaration choc pour l’audience, Robert Erignac, suivi de sa belle-sœur Dominique et des deux enfants du préfet, Marie-Christophine et Charles-Antoine, ont évoqué le souvenir de cet homme "très proche de sa famille". Les jurés ont aussi écouté avec attention, l'ancien secrétaire général de la préfecture, Didier Vinolas, qui a accompagné la veuve du préfet tout au long de la nuit qui a suivi l'assassinat. Ils ont également vu les photos de l'autopsie et de la scène de crime sur l'insistance de l'avocat général. Il faut dire que l’accusation s’est pris un sérieux revers hier après le témoignage d’un expert affirmant que le tireur devait être de grande stature. L’accusé ne mesure que 1,72m.
Autre moment d'émotion cet après-midi : le président de la Cour d'Assises spéciale, Dominique Coujard, a donné lecture de notes laissées par le préfet dans son coffre, datant du moment de sa nomination dans l'île de Beauté en janvier 1996. Il y fait part de son appréhension compte tenu de la situation politique difficile.
L’audience doit reprendre lundi devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Le procès doit durer jusqu’au 12 décembre.
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