Procès Colonna : l'accusé a le profil d'un membre du commando pour Bernard Bonnet

Hier, deux personnalités étaient attendues à la barre : Roger Marion, chef de la police anti-terroriste à l'époque de l'assassinat de Claude Erignac, et Bernard Bonnet, le successeur du préfet, en Corse

A la onzième audience du procès, il a fallu attendre une question de l'avocat de la famille Erignac pour que ce témoin, prié de dire si pour lui Yvan Colonna était parmi les tueurs, censés être sept au total, réponde par l'affirmative : "bien évidemment. Ce sont des déclarations concordantes qui le désignent". Ce témoignage était très attendu car les deux premières semaines du procès ont été plutôt favorables à l'accusé, qu'aucun témoin direct du crime n'identifie.

Le président de la cour Dominique Coujard a coupé court à de longs échanges sur la valeur de l'enquête très controversée que commandait Roger Marion, que la défense relève pour déclarer qu'il n'existe pas vraiment de charges. "Je rappelle que le cœur de notre problème, c'est de savoir s'il est coupable, pas de savoir pourquoi il est parti ou si on aurait pu l'arrêter avant", a-t-il dit.

Le témoignage du préfet Bernard Bonnet, successeur de Claude Erignac en Corse, a fait suite à celui de Roger Marion. Il a mené ce que certains considèrent comme une enquête parallèle sur l'affaire et a livré à la justice dès la fin de 1998 plusieurs noms, dont celui de Stéphane Colonna, également militant nationaliste, mais pas celui d'Yvan.

Dans des entretiens à la presse, le préfet Bonnet a fait part de ses doutes sur la culpabilité d'Yvan Colonna. Il a cependant noté, lors du procès qu'Yvan Colonna avait "le profil" d'un membre du commando, mais qu'aucun élément qu'il a lui même apporté ne permet de prouver qu'Yvan Colonna en a réellement fait partie.